Salon international du livre d’alger L’autre face du Sila

Salon international du livre d’alger L’autre face du Sila

Bienvenue au Palais des expositions. Par un premier novembre, pas la peine de faire un dessin pour décrire l’engouement si ce n’est le rush qui a caractérisé le lieu dans la journée d’avant-hier. Un jour férié, c’est donc l’occasion rêvée pour les fonctionnaires et les écoliers en vacances depuis quelques jours pour venir jeter un coup d’œil et dénicher la bonne affaire. Il est 10h30. Une marée humaine envahit la Foire.

Il ne s’agit pas uniquement de l’espace consacré au Sila, au livre pour ainsi dire, mais plutôt des différentes terrasses de fortune qui font office de restaurants ou de sandwicheries.

Ils stressent même. Il est midi pile. Ça bouffe au Sila. Commande par-ci, commande par-là, ça n’en finit plus. Même certains serveurs se disent « dépassés ». Le chawarma a détourné grands et petits. Accompagné d’une boisson gazeuse, il coûte 550 DA, soit plus cher que le prix moyen d’un livre qui tourne autour de 400 DA. Le choix est vite fait et, bien sûr, l’estomac l’emporte sur l’esprit.

Le livre, quant à lui, en est l’alibi. Le Sila est devenu un grand rassemblement populaire et festif où même les vendeurs ambulants trouvent leur compte. Cacahuètes, thé sahraoui, des jouets en plastique et autres gadgets y sont écoulés. Ceux qui se présentent en lecteurs visitant des stands à la recherche d’un titre ou d’un auteur se transforment pour la circonstance en tubes digestifs.

En tout cas, au vu de ce que nous avons constaté, le public du Sila mange plus qu’il ne lit. Si les grands ne s’intéressent plus à la lecture, comment inculquer le savoir aux enfants ? Que peut-on leur offrir comme support de lecture ? Que faut-il faire pour leur apprendre à aimer la culture et le livre, cet outil important au développement de leur imaginaire ?