«Cette exposition nationale est une aubaine pour créer des espaces d’échange et de concertation entre les jeunes entrepreneurs», a déclaré M.Mili directeur de l’Ansej au niveau de la wilaya de Constantine.
L’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes a organisé, du 2 au 7 novembre, le Salon national de la microentreprise qui intervient cette année dans le cadre de la culture pour répondre à la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe».
Le salon a regroupé 60 exposants venant de tout le territoire national sous le thème «la microentreprise moyen de développement et de relance culturelle».
L’évènement qu’on peut qualifier de réussi vu le nombre de visiteurs a eu lieu à la grande salle de spectacle Ahmed-Bey. En la circonstance, le directeur de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes, au niveau de la wilaya de Constantine Trak Mili, a déclaré à L’Expression: «Cette démarche qui répond cette année à un grand événement, vise avant tout à promouvoir l’investissement dans le domaine de la culture aussi bien sur le plan local que national et en même temps mettre en exergue les différents efforts consentis dans le domaine culturel.» Il ajoute notamment: «Cette exposition nationale est une aubaine pour créer des espaces d’échange et de concertation entre les jeunes entrepreneurs ce qui va permettre entre autres d’enrichir l’environnement socioprofessionnel pour développer davantage le secteur de la culture.»
Les exigences de la modernité
Les exposants sont d’ailleurs très satisfaits de l’organisation de ce salon qui va leur permettre de mettre en évidence leurs microentreprises. Ils sont de Constantine, d’Alger, de Batna, Khenchela, Oran et Annaba, pour ne citer que ces villes. Tous ont mis le paquet pour être les meilleurs, chacun à son style. Abdelkader Abdelnouri, un jeune ingénieur en informatique, à peine 26 ans est à la tête d’une microentreprise «Vplus», qui s’intéresse à redonner vie à des entreprises plus importantes à la recherche d’une innovation, mais aussi de créer des sites. Ce gérant avec quatre autres jeunes, est une vraie révélation.
En une année son projet est sur pied, même s’il s’est plaint de la lenteur des procédures qui lui ont fait perdre beaucoup de temps. On ne pouvait pas rester insensibles face à son exposition. L’on distingue des photographies d’un style nouveau présentant des portraits d’hommes et femmes de culture connus, des paysages féériques, voire surréalistes, signés par Lamine Hamida, l’un de ses partenaires dans ce salon, d’autres photographies aussi généreuses et artistiques d’un autre partenaire Saïd Hamida. Les deux jeunes ont également soumis aux regards des visiteurs des vidéos magiques qui retracent les étapes de la manifestation «Constantine capitale de la culture arabe», mais aussi la naissance de la revue Maqam éditée dans le même cadre. Abdelkader Abdelnouri confie que sa microentreprise, née en 2014? a pour objectif d’offrir une continuité aux sociétés en difficulté par l’adoption d’un espace de communication qui répond aux exigences de la modernité et de la conjoncture. Mais a-t-il dit: «Sans l’aide d’Advercop, une entreprise qui a mis en activité le site officiel, pour le ministère de la Culture de «Constantine, capitale de la culture arabe», je n’aurai pas avancé.» Ce qui traduit exactement l’objectif de ce salon. C’est ensuite le stand d’Amal Djebrouni qui attire notre attention. Une jeune fille, la trentaine, qui vient d’Alger. Amal s’est investie dans le domaine de l’audiovisuel pour donner naissance à son projet, à savoir la création d’une microentreprise d’«Edition et distribution des produits de l’audiovisuel». C’est en 2012, sans l’aide de personne, qu’elle s’engage avec beaucoup d’intelligence à mettre sur pied une petite entreprise. Elle a déclaré:«Je travaillais déjà dans ce domaine, avant de penser à prendre mon indépendance pour donner naissance à mon projet.
J’ai acquis une certaine expérience qui m’a permis de mettre sur pied mon projet, l’Ansej était la porte qu’il fallait ouvrir. Lors de mon expérience j’ai vu venir cette idée que j’ai développée. Pour moi ça marche très bien.» Amal souligne cependant que «la procédure administrative est un vrai obstacle, c’est une galère, mais on sait que cela ne dépend pas uniquement de l’Ansej, mais d’autres facteurs, comme la banque par exemple. Maintenant que tout est sur les rails j’envisage même de rembourser ma dette en anticipant.»
Les sciences politiques et la télévision
Amal est tellement fière de son projet qu’elle compte développer une carrière dans ce domaine qui l’a toujours fascinée. Idem pour Fayçal Nedjar, à la tête d’une entreprise de recréation en 3D. Il s’est investi après un diplôme en sciences politiques dans le monde de l’animation. Il réussira même à vendre son produit à la télévision.
Un dessin animé. Il s’est lui-même formé dans cette optique. Fayçal vient de la wilaya de Khenchela et tout son espoir repose sur ce projet dont il veut en faire un exemple de réussite. Comme pour Amal et Abdelkader, Fayçal s’est aussi plaint des procédures trop dures, mais enfin il active depuis deux ans.
C’est Aksas Hatem qui va encore éblouir les visiteurs. Lui, c’est carrément le cinéma. Il a réussi à faire de son rêve une réalité en créant une microentreprise cinématographique. Hatem est très doué, malgré son diplôme universitaire en sport spécialité arts martiaux, il trouvera le temps pour s’investir dans ce domaine qui n’est pas facile. Lui il veut traduire le virtuel en réel en produisant des films basés sur des romans, il a d’ailleurs participé à plusieurs manifestations cinématographiques dans le monde. Il a même décroché le Premier Prix lors du Festival international des films documentaires qui a été organisé en Allemagne en 2011. Ce jeune n’a pourtant que 28 ans. Les obstacles ce sont surtout les fournisseurs de matériels qui insistent pour partager un bénéfice, chose qu’il n’a jamais accepté. Hatem confie qu’il a déjà réussi à se baser en Allemagne et à Dubaï, mais c’est surtout en Algérie qu’il souhaite s’imposer. Sans aucune complaisance, ce jeune venant des Aurès mériterait un soutien pour ses documentaires, notamment ceux réalisés au Sud.
Il a tenu à me faire visualiser l’une de ses réalisations qui était surprenante. Pour Hatem rien ne l’arrêtera. Il est décidé à mettre ses oeuvres en évidence et permettre au public de réaliser que l’Algérie aussi a ses génies dans tous les domaines. Devant ces jeunes déterminés on ne peut que s’incliner. Ils sont doués, talentueux et surtout très instruits. La façon avec laquelle ils présentent leurs projets, le but à atteindre nous laisse parfois perplexe. La nouvelle technologie ne les impressionne pas car ils en font partie. Les autres exposants ont durant ce salon dont la clôture est prévue aujourd’hui en présence des ministres de la Culture Azzedine Mihoubi et du Travail et de l’Emploi, Mohamed El Ghazi, s’adonneront à des créations artisanales. Ce salon aura donc été une chance pour ces jeunes de présenter leurs entreprises, leurs produits et services, mais aussi de nouer des relations d’affaires entre eux et entre les institutions et opérateurs économiques dont certains n’ont pas hésité d’ailleurs à prendre les coordonnées de plusieurs jeunes entrepreneurs.