Prodige du dessin urbain, Sami Djebli, jeune étudiant en architecture, est un exemple vivant du dicton populaire « ce qui ne tue pas rend plus fort ».
Lauréat d’un prestigieux concours international, Sami réussit à donner vie à un espace perdu de la capitale. Un projet à succès qui lui vaut la reconnaissance du jury, mais aussi la convoitise d’entreprises internationales. Zoom sur le parcours inspirant d’un jeune architecte algérien ambitieux.
Sami Djebli, futur symbole de l’architecture en Algérie ?
Du haut de ses 23 ans, Sami Djebli est un talentueux étudiant en architecture dont le parcours, non sans embûches, a forgé la détermination. Petit, Sami est victime d’une explosion dans son domicile qui lui afflige plusieurs brûlures. Il est contraint de subir de multiples opérations par la suite et est envoyé chez un psychologue pour parler de son accident. Il commence alors une « thérapie » au dessin, une façon simple et ludique d’aider les enfants à se libérer de leurs émotions intérieures sans avoir recours à la parole.
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De là, Sami se découvre une véritable passion pour l’art et le graphisme. À 14 ans, il commence à apprendre des techniques de design numérique telles que l’infographie et la modélisation 3D. Arrivé au Baccalauréat, Sami se surprend lui-même en décrochant la meilleure moyenne de sa filière. Un accomplissement qui lui vaut la visite du ministre de l’Éducation lui-même.
Lauréat d’un concours international d’architecture
Arrivé à l’université, c’est tout naturellement que Sami choisit l’architecture comme branche, une filière qui lui tient particulièrement à cœur. Il entreprend un premier projet avec ses camarades dans le cadre d’un concours international, mais ne remporte pas grand succès. Pire encore, le projet est classé « hors sujet ».
Sami et son groupe ne se découragent pas et tentent leur chance la seconde année. Un effort qui paye : le projet est classé 2ᵉ du concours et décroche la mention « meilleure qualité architecturale ».
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Pour convaincre le jury, Sami et ses amis choisissent de revaloriser une place urbaine délaissée en plein centre d’Alger. Le groupe réussit à créer un lien entre Belcourt et la dalle urbaine située juste en face grâce à plusieurs éléments : axes piétons, kiosques, espaces verts, escaliers et porte urbaine.
L’aménagement urbain ainsi modélisé permet de lier la bibliothèque nationale aux hangars de la SNTA de façon intelligente, en exploitant les vides disponibles.
Comment Sami Djebli voit l’avenir ?
Peu après son succès au concours, Sami est contacté par une entreprise étrangère qui lui propose de rejoindre son équipe. L’esprit patriotique et les ambitions du jeune homme pour son pays font qu’il refuse l’offre alléchante. Pour Sami, l’avenir des architectes algériens est ici dans leur pays. Les jeunes générations doivent travailler à améliorer l’urbanisme en Algérie et à mettre leur savoir et leurs compétences au service de leur nation.
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La prochaine étape pour Sami ? Décrocher le prestigieux prix Pritzker. Une distinction décernée aux meilleurs architectes du monde, à l’image de la talentueuse irakienne Zaha Hadid, qui l’obtient en 2004.