Samu social d’Alger Une tâche à la mesure des drames

Samu social d’Alger Une tâche à la mesure des drames

Prendre soin des SDF, malades mentaux et personnes anonymes. Telle est la tâche au quotidien des équipes du Samu social d’Alger à Dely Ibrahim. Ce qui est loin d’être une sinécure d’autant que derrière chaque visage se cachent des drames familiaux. Psychologues et sociologues essaient pourtant de reconstruire ce que les vicissitudes de la vie ont défait.

« Le programme d’aide notamment en cette période de froid est toujours maintenu afin de venir en aide aux SDF et autres personnes en difficulté. Des tournées nocturnes sont effectuées depuis l’arrivée du froid avec le concours de la Protection civile, de la direction de la santé et des agents de la sûreté de wilaya », a souligné le directeur du Samu social, Mohamed Amari.

Néanmoins, reconnaît-il, le groupe peine à regrouper les SDF dans les centres, en particulier les hommes et les mendiants. « Le règlement intérieur et la discipline observée dans ces lieux n’agréent pas à tout le monde et le mendiant refuse de s’y plier car la manche lui rapporte gros », souligne le responsable.

Dans ce sens, trois sites ont été aménagés. Il s’agit du centre de Tessala El Merdja d’une capacité de 100 places complètement dédié aux hommes, le centre de Réghaïa, de la même capacité d’accueil réservé aux femmes, et celui de Gué de Constantine, avec 50 places, destiné aux urgences. L’autre difficulté rencontrée au cours des tournées réside dans la prise en charge des malades mentaux. « Les lits étant limités dans les hôpitaux et les services des CHU, la direction de la santé et de la population a détaché des médecins pour consulter les malades au sein du Samu. Parfois, on arrive à stabiliser le malade mais seule l’hospitalisation peut donner un meilleur résultat », précise Mohamed Amari.

La prise en charge des pensionnaires des centres relevant du Samu social d’Alger repose sur l’adoption d’une stratégie mise au point par l’équipe pédagogique. Le chef de service de cette équipe, Réda Bayou, affirme qu’après les sorties diurnes et nocturnes effectuées quotidiennement au niveau de Bab El Oued et Sidi M’hamed, en plus d’une circonscription administrative d’Alger, on procède au tri pour orienter les personnes reçues avant le passage des psychologues et des sociologues chargés de retrouver un lien familial et déterminer leur situation. « Ainsi, soit on procède à une insertion familiale ou un placement institutionnel », a-t-il expliqué. La programmation quotidienne des navettes du Samu à Bab El Oued et Sidi M’hamed est due, d’après Bayou, à la forte concentration des SDF dans ces deux communes. Autre observation : la venue des SDF des autres wilayas dans la capitale est dictée par la recherche de l’anonymat, la sécurité et la solidarité. Ainsi, le centre de Tessala El Merdja accueille à lui seul 45 SDF et 32 malades mentaux.

Des personnes âgées abandonnées

Nous en avons informé son fils afin qu’il ait une sépulture avec un nom. Le fils a refusé catégoriquement et nous étions dans l’obligation de l’enterrer sous X après moult démarches auprès du procureur de la République et de la Gendarmerie nationale », relève Réda Bayou. Dans un autre cas, une famille a refusé de prendre attache avec son parent gravement malade. Une fois mort et enterré, la fille du défunt est venue réclamer le certificat de décès afin d’entamer la procédure d’héritage. Le Samu social, c’est également une aide pour les migrants venus des pays subsahariens ou de Syrie. Dans ce cadre, des opérations d’accueil ont été menées en 2015.

La première a permis de recevoir quelque 156 migrants d’origine africaine. Le 21 novembre 2015, une autre opération a été menée et a permis d’accueillir 204 hommes, 125 femmes et 219 enfants et de les placer dans un centre à Zéralda avant leur transfert à Tamanrasset par le CRA en vue de leur rapatriement vers leurs pays d’origine. Une opération similaire a concerné des Syriens. Ces derniers ont été placés à El Kaddous où ils y vivent toujours.