Le groupe pharmaceutique international Sanofi, a annoncé aujourd’hui la nomination officielle de M. Pierre Labbé, comme directeur général de sa filiale algérienne. Cet ancien PDG du groupe CFAO, qui commercialise les véhicules des marques Chevrolet et Opel, va prendre ses nouvelles fonctions à partir du 28 octobre prochain, précise un communiqué du groupe pharmaceutique mondial.
Il succédera à son compatriote Thierry Lefèbvre, à la tête de la filiale depuis trois années, qui paye les frais d’une condamnation à une amende de 20 millions d’euros récemment dans le scandale ayant éclaté en 2011 pour délit de surfacturation en Algérie. Ayant été dans le viseur des autorités algériennes, le désormais ex-patron de Sanofi Algérie, a été pris la main dans le sac par les services de douanes.
Bien que le communiqué du groupe ne tarisse pas d’éloges sur les «qualités» et la «compétence», de Thierry Lefèbvre, son rapatriement en France était devenu inévitable pour ce géant mondial qui craignait sans doute que son image de marque ne soit abîmé par un tel scandale.
«J’ai passé près de trois années très enrichissantes à la tête de Sanofi Algérie où j’ai eu la chance de rencontrer et de collaborer avec de grands professionnels, compétents et dévoués. Pierre Labbé, qui me remplacera le 28 octobre prochain, poursuivra les missions de Sanofi en liaison étroite avec les autorités et les professionnels de santé, au service des patients algériens», a déclaré aujourd’hui Thierry Lefèbvre, dans le communiqué rendu public par le groupe.
Sanctionné à Alger, félicité à Paris
De son côté, M. Antoine Ortoli, Senior Vice-Président en charge de la Région Intercontinentale a salué « le travail effectué depuis bientôt trois ans par Thierry Lefèbvre sur le marché algérien. Il a su relever de nombreux défis dans un contexte parfois complexe, et le Groupe lui en est reconnaissant. C’est un collaborateur de premier plan appelé à de nouvelles et importantes fonctions au sein de Sanofi à Paris».
Paradoxalement, l’ex-directeur général de Sanofi dont les autorités algériennes ont obtenu la tête, se voit offrir une promotion dans la hiérarchie de son groupe…
De l’automobile à la pharmacie…
Plus paradoxale est aussi la nomination de Pierre Labbé comme son remplaçant alors qu’il débarque d’un secteur à mille lieues de la pharmacie; l’automobile. L’on se rappelle que l’ex-directeur général de Diamal Algérie filiale du groupe CFAO, Serge Gurvil, a été limogé en 2009. il lui avait été reproché d’avoir fourré son nez dans les affaires internes de l’Algérie.
Dans ses notes internes qu’il transmettait à sa hiérarchie à Paris, il agissait comme un espion, en se laissant aller à des commentaires sur les personnages clé de l’Etat algérien, notamment le président Bouteflika qu’il a qualifié de «parrain». Il a été d’ailleurs remplacé par Pierre Labbé qui vient de prendre les commandes de Sanofi Algérie. On se demande pourquoi ces groupes français ne jugent pas utiles de nommer un Algérien à la tête d’une filiale algérienne ?