Santé : Boudiaf promet des mesures pour éviter la pénurie de médicaments anticancéreux

Santé : Boudiaf promet des mesures pour éviter la pénurie de médicaments anticancéreux

Le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, a annoncé, hier, que son département continuait de travailler sur le renforcement de la collaboration, voire de la complémentarité, entre les secteurs privé et public de santé. Ce qui était déjà consigné dans l’avant-projet de loi sur la santé, adopté en Conseil des ministres en octobre 2016. Ce que confirme de nouveau M. Boudiaf en affirmant qu’une « fois la loi sur la santé adoptée, je peux vous assurer que nous allons mettre en place les mécanismes nécessaires et des moyens alternatifs pour la prise en charge médicale de l’ensemble des Algériens, que ce soit au niveau des hôpitaux étatiques ou des cliniques privées », a-t-il déclaré en marge de l’inauguration officielle de la clinique d’oncologie et de radiothérapie Fatima-Al Azhar à Dely Brahim. « Pour la première fois depuis l’Indépendance, le secteur privé a eu droit à sa part dans les différents projets de loi. Aujourd’hui, nous pouvons même parler de la notion de service public dans les cliniques privées. Pour nous, il n’y a aucune différence entre le privé et le public qui ont une relation de complémentarité. Le service privé dans le secteur de la santé emploie 374 000 professionnels de la santé et offre aux malades algériens plus de 11 000 lits », a-t-il fait savoir. S’agissant du traitement du cancer (chimiothérapie) qui touche 50 000 Algériens par an, le ministre a annoncé que des mesures seront prises pour l’importation des médicaments de manière régulière, de façon à éviter les pénuries en particulier pour ce type de maladie. Un centre anticancer  à la pointe de  la technologie D’une capacité de 40 lits, la clinique d’oncologue et radiothérapie Fatima-Al- Azhar fait partie du groupe Al Azhar Santé. Il s’agit d’un centre complet pour la prise en charge et le diagnostic du cancer. Dotée d’un bloc chirurgical disposant de deux blocs opératoires, la clinique comprend aussi un service de radiothérapie, un service de médecine nucléaire et un service de réanimation. Un projet d’extension est en cours pour doter la clinique d’un autre service qui sera chargé du suivi du cancer pour avoir un centre anticancer complet, selon les explications fournies par le directeur du groupe Al Azhar Santé, le Pr Djamel Eddine Khodja. S’agissant de l’approvisionnement en médicaments, souvent en rupture de stocks, le responsable nous a indiqué que toutes les mesures sont prises par son établissement pour prodiguer aux patients des traitements de qualité. « Nous sommes soumis à l’approvisionnement par le biais de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) mais nous avons aussi quelques laboratoires importateurs qui peuvent aussi se substituer à la PCH pour un certain nombre de médicaments », a-t-il ajouté. La clinique Fatima-Al-Azhar a également signé un contrat de partenariat avec l’institut Paoli Calmettes anticancer de Marseille. « Nous avons avec nous le professeur Michel Resbeut qui va nous faire bénéficier de ses compétences », nous a affirmé le Pr Khodja. Côté matériel, le directeur nous a annoncé que son établissement est doté d’un équipement à la pointe de la technologie : « Nous avons investi dans le domaine de la radiothérapie de haute voltige. Nous avons équipé nos accélérateurs des dernières technologies en la matière pour prodiguer à nos patients les traitements adéquats. » Présent sur place, le responsable du plan national anticancer, le professeur Messaoud Zitouni, a, pour sa part, qualifié cette structure d’exemplaire en matière de prise en charge du cancer. « La plus grande souffrance des malades atteints de cancer est la difficulté du parcours du diagnostic au traitement. Il se trouve que cette clinique offre l’ensemble des services dont ont besoin les malades dont le nombre ne cesse de croître en Algérie », a-t-il indiqué. Le Pr Zitouni, dans la foulée de ses propos, annonce que le gouvernement compte bien lancer un second plan en 2019. « Cette maladie touche de plus en plus de personnes à cause de l’augmentation des facteurs à risques et des mauvais comportements alimentaires et la vie moderne. Il faut se préparer à l’avance pour faire face à cette maladie à travers une bonne sensibilisation et prévention. Nous avons les capacités, mais il faut les utiliser de manière rationnelle », a-t-il précisé. Selon lui, 185 milliards de dinars sont alloués au plan national anticancer, en plus du fonds anticancer qui rassemble des centaines de milliards de dinars. «Sur ce plan-là [financier, Ndlr] nous sommes à l’aise», a-t-il ajouté.