Santé: «Le fonds des urgences doit être maintenu»

Santé: «Le fonds des urgences doit être maintenu»

M. Aziza

Santé: «Le fonds des urgences doit être maintenu»
Les infectiologues ont beaucoup insisté, hier en marge du premier congrès annuel d’infectiologie tenu à l’hotel Aurassi, sur la nécessité de maintenir le fonds des urgences, alimenté par les taxes sur le tabac, qui a été créé en 1998.

Ce fonds, précise le Pr Smaïl Mesbah, président de la Société algérienne d’infectiologie (SAI), a été justement conçu pour faire face aux maladies épidémiologiques.

Pour le Dr Mesbah, le maintien de ce fonds s’avère primordial aujourd’hui plus qu’hier, notamment avec le retour des maladies infectieuses comme la rougeole, le choléra pour ne citer que celles-là. Le président de la SAI a affirmé que le maintien de ce fonds permettra de faire face à des menaces de maladies transmissibles rapidement, sans toucher un centime du budget du secteur de la santé.

Est-ce que les autorités sanitaires ont déjà puisé dans ce fonds pour faire face à certaines maladies transmissibles ? Pas de réponses claires. «Oui, quelques fois, mais ce qui est important aujourd’hui c’est de le maintenir», rétorque notre interlocuteur.

Car, il faut bien le rappeler, lors d’un exposé présenté devant la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle du Conseil de la nation, le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui, avait indiqué que le gouvernement a dégagé «une enveloppe financière supplémentaire de plus de 140 millions DA» pour renforcer en moyens les structures concernées par la prise en charge des malades du choléra. Sachant que 110 cas de choléra ont été confirmés et 2 décès ont été enregistrés. La question qui se pose : est-ce que les autorités sanitaires ont fait appel à ce fonds pour la prise en charge cette épidémie ou celle de la rougeole ? Et quelles sont les modalités pour accéder à cette source de financement ?

Pour les infectiologues, le plus important est le maintien de cet acquis. Dr Mesbah a également affirmé que l’Algérie dispose de «plusieurs atouts» qui lui permettent de faire face aux menaces épidémiologiques. «Nous avons un cadre juridique, un décret portant sur le règlement sanitaire international ; nous avons un fonds des urgences et un personnel formé et qualifié». Pour lui, «il faut justement renforcer, améliorer et surtout étendre tous les dispositifs à l’ensemble du territoire national».

Les infectiologues ont également préconisé la mise en place des laboratoires de contrôle et de diagnostic précoce des maladies transmissibles, à travers le pays, et non pas seulement au centre du pays.

Enfin, ce congrès a donné l’occasion à la société savante (SAI) fraîchement créé de se manifester en tant que partenaire des pouvoirs publics, justement pour faire des recommandations, des propositions et pourquoi pas lancer des alertes contres des menaces des maladies infectieuses émergentes.