La campagne de vaccination contre la rougeole et la rubéole, qui s’est déroulée du 6 au 16 mars, a été un échec suite à la méfiance et au débat qu’elle a suscitée, et ce, en dépit de toutes les « assurances » apportées par les responsables qui appelaient à s’entourer « de précautions concernant les élèves hémophiles, diabétiques et ceux souffrant d’allergies ou d’affections dermatologiques ».
Abordant cette question, le directeur de la prévention au département de la Santé, qui intervenait hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, a relevé que sur les 6,5 millions d’enfants qu’il était prévu de vacciner, il n’en a finalement été traité que 1,5 million, « sans incidents notables, sinon des frayeurs et des inquiétudes », estimant que les résultats de cette même campagne étaient « mitigés ». SmaïlMesbah a d’ailleurs dénoncé fortement l’«aspect ravageur, parmi les parents et leurs enfants» des informations et des rumeurs « infondées » faisant état de décès, « avant même que les opérations de vaccinations aient débuté», d’autant que les vaccins « répondent aux normes universelles ». Le représentant du ministère de la Santé a également pointé du doigt les mesures « intempestives » réclamant une attestation signée des parents, laissant supposer que ceux-ci sont responsables « de ce qui pourrait arriver à leur enfant » et qui sont à l’origine des « dégâts » portés à la campagne de vaccination. « En aucun cas, les services de santé n’ont demandé une quelconque décharge aux parents pour vacciner leurs enfants. Ce n’est pas une pratique de santé publique, cela ne l’a jamais été et ne le sera jamais », a insisté Dr Mesbah, se déclarant incapable de cerner les auteurs de ces assertions. Soulignant que la vaccination est un principe intangible, en même temps qu’un impératif de santé publique, le directeur de la prévention au département de Boudiaf a encore noté qu’elle doit se poursuivre, parce que c’est le seul élément qui permet d’éliminer des maladies aussi graves que mortelles. « Faute de vaccination, des pathologies comme la poliomyélite, la rougeole et la rubéole, risquent de revenir comme cela a été le cas aux Etats-Unis et dans certains pays européens où elles ont provoqué, des milliers de décès », a-t-il averti. Un peu plus loin, le même responsable a annoncé que les activités de vaccination contre la rougeole et la rubéole reprendront au terme des vacances de printemps au niveau des structures de santé et qu’elles seront précédées par des opérations de communication et de sensibilisation sur la gravité que représentent ces deux maladies en particulier. « La vaccination doit se poursuivre, car c’est le seul élément qui permettra à l’Algérie de faire face et d’éliminer les maladies graves et mortelles », a-t-il expliqué. A ce propos, faut-il le rappeler, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, avait pourtant affirmé le 14 du mois courant à partir d’Annaba, que la campagne de vaccination contre la rougeole et la rubéole des enfants de 6 à 14 ans, en cours dans les établissements scolaires, sera poursuivie au-delà du 15 mars courant par les établissements de santé de proximité (ESP).
Pour rassurer les parents, SmaïlMesbah a affirmé que « l’Algérie importe des vaccins qui sont homologués par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et qui répondent aux exigences technico-réglementaires mises en place par le ministère de la Santé », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter qu’« il existe cinq ou six producteurs mondiaux de vaccins reconnus et c’est auprès de ces fournisseurs que l’Algérie importe ces vaccins ».