Santé : Un traitement algérien contre l’hépatite C

Santé : Un traitement algérien contre l’hépatite C

« C’est une véritable révolution pour les malades atteints de l’hépatite C, en Algérie, après des années de souffrances» , le laboratoire algérien «Beker», vient de mettre sur le marché, le générique «Sofosbuvir» , une molécule révolutionnaire dans le traitement de l’hépatite C. Il s’agit-là, d’une première étape, la deuxième consiste à produire une deuxième molécule «le générique» en un seul comprimé qui sera utilisé, une fois pour douze semaines. Une sorte de vaccin pour lutter, efficacement contre l’hépatite C.

Cette deuxième molécule sera produite en Algérie, à partir du deuxième semestre 2016, a affirmé, hier, le professeur Nabil Zebdi, chef de service hépatologie du CHU Mustapha Pacha, lors d’une conférence de presse, tenue à l’hôtel Saint-Georges.

Le professeur Zebdi expliqué que le Laboratoire algérien ‘Beker’ a, dans une première étape, mis sur le marché «le Sofosbuvir», un générique 100 % algérien. Ce produit qui est, actuellement, disponible à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), doit-être utilisé en association avec d’autres médicaments. Mais, précise-t-il, le Laboratoire algérien veut aller plus loin, en développant ce même générique, en un seul comprimé, d’ici le deuxième semestre 2016, afin d’assurer une facilité dans l’utilisation du traitement contre l’hépatite C. Cette deuxième molécule «générique» sera assimilée à un vaccin. Il dira «on a déjà un vaccin contre l’Hépatite B et un traitement efficace à hauteur de 90% contre l’hépatite C et on aura un médicament qui sera assimilé à un vaccin contre l’hépatite C, avant la fin de l’année 2016, ce qui est une première, pour notre pays, et surtout pour nos malades».

Il a affirmé que la prévalence de l’hépatite C, en Algérie, est de 1%, et de préciser que l’Algérie compte une moyenne de 400.000 cas d’hépatite C, avec un génotype dominant, à 70 %. Il précise que la prise en charge thérapeutique des malades atteints d’hépatite C, dans les structures hospitalières publiques est 100% gratuite. Sur le mode de transmission, le professeur Zebdi a affirmé que sur 300.000 à 400.000 donneurs de sang, nous avons une moyenne de 0,20 à 0,40%, seulement, de contamination, «nous avons une transfusion sanguine très sécurisée par rapport à d’autres pays» rassure-t-il. Mais, regrette le professeur, «le plus grand problème est au niveau des centres d’hémodialyse, avec un taux de transmission qui tourne autour de 23 %. Un chiffre qui reste très élevé et qui pose problème». Le président de l’association ‘SOS hépatites’ M. Bouallag Abdelhamid, a affirmé, pour sa part, que les molécules conventionnelles qui étaient prescrites aux patients, depuis une dizaine d’années, nécessitant d’être associées à d’autres médicaments, pour des traitements de 6 a 12 mois, avaient un taux de succès de 50 % seulement, avec d’importants effets secondaires. Et de préciser que le traitement classique était comme «une chimiothérapie» qui est à la fois coûteuse et moins efficace, et «exaspérés, les malades abandonnaient, parfois, le traitement». Il précise que la production de cette molécule, aujourd’hui, en Algérie, est une véritable révolution «puisque ce traitement élimine la plupart des génotypes du virus avec un taux de guérison de 97%».

Les conférenciers ont également souligné, dans leurs interventions, que cette production locale entraînera, à coup sûr, la mise en place d’une stratégie nationale d’éradication de l’hépatite C.

L’hépatite C est une maladie du foie, causée par le virus VHC, qui peut entraîner une cirrhose ou un cancer du foie. La mise sur le marché de ce type de médicament permettra, au patient algérien, d’accéder, selon les spécialistes, à un traitement curatif novateur et performant à un coût très réduit. Ils ont tenu à préciser, en outre, que ce médicament révolutionnaire est proposé a 41.000 euros, en France et 74.000 euros aux Etats-Unis, alors que le producteur algérien le propose a 300.000 DA soit 28 fois moins cher que celui des Etats- Unis et 16 fois moins que celui qui est vendu en France, pour un traitement complet de douze semaines.

Le professeur Zebdi, a demandé une protection de ce médicament produit en Algérie, par les services sanitaires du pays et par la CNAS, «les services de la CNAS doivent définir les prescripteurs de ce médicament, pour éviter toutes surprises qu’elles soient sanitaires ou économiques».

Les responsables du Laboratoire ‘Beker’, ont souligné qu’ils sont déjà entréd en contact avec des pays étrangers pour une éventuelle exportation de ce médicament «mais, on est en train de sélectionner, on doit uniquement travailler avec des pays disposant de lois rigoureuses de protection des brevets».