25% des étudiants refont l’année, ce qui aggrave le phénomène de la saturation des universités.
Les universités algériennes sont saturées et plus particulièrement des wilayas du Centre où il y a une forte concentration des étudiants, et ce, malgré la création de pôles universitaires censés désengorger des établissements au bord de l’explosion. Évoquant le cas d’Alger, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki, a interpellé, hier, à Alger, les recteurs de toutes les wilayas pour suggérer des recommandations pratiques et concrètes afin de venir à bout de ce phénomène.
Il est vrai que 25% des étudiants refont l’année ou prolongent de quelques mois leur cursus, notamment à cause de leur thèse, mais cela ne constitue nullement la raison principale pour évoquer une saturation de nos universités. Et pour soulager certaines facultés, les recteurs ont dû orienter des centaines d’étudiants vers les régions de l’Ouest. Le problème d’accueil, devenu récurrent, M. Mebarki a appelé les premiers responsables à faire preuve d’imagination et à proposer des solutions immédiates, sachant que nos universités attendent un nombre élevé de nouveaux étudiants.
Pour cette année seulement, ce sont plus de 221 000 nouveaux bacheliers qui ont rejoint les facultés à travers les 48 wilayas, portant ainsi le nombre d’inscrits à 1 324 000 étudiants. Autre problème non résolu : certaines spécialités ne sont dispensées que par les mêmes établissements, alors que les universités sont censées apporter des réponses aux fortes demandes. En ce sens, M. Mebarki mettra l’accent sur la prise en charge des inscrits au mastère qui ne cesse de progresser alors que les places pédagogiques ne suffisent pas.
Certaines situations ont été normalisées grâce à l’augmentation du volume horaire, mais le ministre insistera sur la généralisation de quelques spécialités vers les autres universités. “Ce n’est pas normal que, dans tout l’Algérois, une école seulement enseigne l’architecture ! Nous avons désengorgé certaines facultés grâce au pôle créé à Koléa, mais le problème persiste. Nous devons optimiser la carte universitaire”, dira-t-il en direction des recteurs.
En outre, M. Mebarki a révélé que l’argent débloqué par le gouvernement pour la recherche et le lancement des laboratoires au niveau régional n’a pas été consommé. Voilà un autre blocage auquel les recteurs n’arrivent pas également à faire face, alors qu’il suffisait d’aller le chercher chez les autorités locales. Le problème des logements achevés, mais non encore distribués, déjà soulevé par le Syndicat national des enseignants universitaires (Sneu-UGTA), a été au cœur de l’intervention du ministre.
“Le ministre de l’Habitat a accepté de mettre à votre disposition le fichier national du logement pour les besoins de vos enquêtes. Mais, ces logements doivent être distribués aux enseignants. Vous aurez accès à ce fichier en moins de 48 heures”, a révélé M. Mebarki.
Tout en les félicitant pour la mise en œuvre des nouveaux volumes horaires d’enseignement et la rentrée universitaire, le ministre a invité les recteurs à faire preuve de diligence vis-à-vis des partenaires sociaux, dont le syndicat et les organisations estudiantines. “Il faut dialoguer avec eux. Car, c’est grâce à eux qu’on a eu droit à une rentrée universitaire stable et normale. Certains recteurs refusent ce dialogue, mais sachez que vous ne faites que compliquer les choses”, a martelé M. Mebarki.