Jusqu’où ira l’insolence de certains dirigeants d’entreprises étrangères installés en Algérie, qui non contents de faire des profits faramineux sur le dos du marché national, se permettent le luxe de cracher dans la soupe et de proférer des insultes et des commentaires obscènes à l’encontre de l’Algérie et de sa population.
On se souvient de la polémique qu’avait suscité une note qu’avait rédigé l’année dernière Serges Gurvil, alors directeur général Diamal en Algérie et dans laquelle il avait adressé des critiques acerbes à la politique économique en Algérie.
Ce dernier avait, d’ailleurs, été démis de ses fonctions et remplacés. Ce genre de sanctions en interne ne semble pourtant pas être suffisantes pour calmer les ardeurs racistes et colonialistes de dirigeants d’entreprises, notamment françaises. C’est ainsi que Société générale Algérie est allée plus loin.
A l’occasion de la célébration de ses dix années de présence en Algérie, la Société générale a organisé, en fin de semaine dernière, une rencontre des cadres de la banque.
Au cours de cette rencontre un CD devant relater le bilan de SGA a été distribué aux participants qui ont été surpris en découvrant son contenu. En fait, ce CD est un procès en règle qui est fait à l’Algérie, à ses dirigeants et à la politique économique menée par le gouvernement.
Mieux, ce CD est agrémenté de photos « obscènes » qui portent « atteinte à la dignité » des Algériens et des Algériennes particulièrement. La réaction d’une partie des cadres algériens travaillant dans cette banque et du comité de participation a été immédiate et les systèmes informatiques ont été bloqués durant deux jours, causant un arrêt de travail de toutes les agences bancaires.
Selon les informations que nous avons pu réunir, ce CD aurait été commandé par le directeur commercial de cette banque auprès d’une société de communication (Euro RCG) et il semble que le travail effectué par cette société de communication n’aurait pas reçu l’accord de la direction générale, qui le dénonce d’ailleurs dans une lettre de mise au point qu’elle a diffusée à l’ensemble du personnel.
Les témoignages recueillis auprès de certains cadres de l’établissement, qui ont participé au démarrage de SGA en 2000, confirment que depuis l’arrivée de ce directeur commercial un malaise général s’est installé et nombreux sont les cadres qui ont quitté la banque.
L’incompréhension est totale au sein du personnel qui n’arrive pas saisir la portée de cette attaque. Les cadres se posent aussi la question sur les conditions d’agrément des cadres dirigeants « expatriés » et notamment sur leur compétence et leur moralité.
Cette incompréhension est d’autant plus grande que la banque réalise de bons résultats et se développe à une cadence remarquable, même si SGA ne contribue que très peu au financement de l’investissement. Il faut savoir, dans ce sens, que les résultats de cette banque ont évolué du simple au triple en 2 années.
En effet, SGA a réalisé un résultat de 900 millions DAen 2007, 1,4 milliard DA en 2008 et environ 2,5 milliards DA en 2009, sans pour autant afficher un quelconque engagement sérieux dans le financement de l’économie nationale.
Le plus effarant est que les responsables de la Banque s’imaginent que publication d’un communiqué laconique promettant de vagues excuses et des sanctions dont on ignore la portée suffira à effacer un tel étalage insultant envers l’Algérie et les Algériens.
Il faut dire que selon nos informations, des mesures radicales pourraient être prises à l’encontre de la banque et on croit savoir que la justice pourrait s’autosaisir du dossier.
Klilya B.