Inauguré en 2013 et s’étalant sur une superficie de 1059 hectares, le « Dounia Parc » était censé représenter le plus grand espace vert de la capitale et devenir le lieu de villégiature par excellence des Algérois. Cependant, les scandales qui entourent ce projet, dont la réalisation a été confiée au controversé groupe émirati EMIRAL, ne cessent de se faire jour.
Plusieurs hauts responsables impliqués
Selon une source proche du dossier, les services de la police judiciaire ont bouclé l’enquête liée à l’affaire du parc des Grands Vents et la justice devrait bientôt s’emparer du dossier. Les investigations ont révélé de graves scandales de détournement et de dilapidation de l’argent public pour ce projet faramineux d’espaces verts transformé, au mépris des lois et des réglementations, en un immense « complexe » de fast-foods.
En effet, Dounia Parc qui devrait s’ouvrir en septembre prochain fait partie des plus gros scandales de corruption de ces quatre dernières années. Celui-ci implique des ex-ministres, d’anciens walis d’Alger ainsi que de nombreux cadres et directeurs centraux de plusieurs ministères et directions régionales. L’enquête approfondie de la police judiciaire a démontré que tous ces responsables, coupables de trafic d’influence, ont reçu d’énormes sommes d’argent en échange d’indus avantages.
Plus de 6 milliards de dollars « partis en fumée »
Toujours selon notre source, deux anciens ministres ont reçu de la part de l’entreprise émiratie chargée du projet, EIIC, des pots-de-vin dont le montant se chiffre à 18 millions de dollars. EIIC avait, pour rappel, prévu d’investir dans le projet Dounia Parc, la somme de 250 millions de dollars dans le but de réaliser des gains s’élevant à 5 milliards de dollars à travers des opérations de spéculation foncière avec la complicité des anciens hauts dirigeants.
L’enquête a, par ailleurs, révélé que le projet du parc des Grands Vents a coûté au Trésor public la bagatelle de 6 milliards de dollars. Des pertes qui risquent de s’accentuer de 1 milliard de dollars chaque année à cause des dédommagements que l’État algérien doit verser au profit de l’entreprise émiratie pour non-application des décisions judiciaires liées au cas d’espèce. Ceci malgré le fait que, jusqu’à aujourd’hui, le projet n’est pas terminé et que les infrastructures qui devraient s’étaler sur une superficie de 850 hectares n’ont toujours pas été réalisées.
Enfin, les investigations de la police judiciaire ont aussi signalé l’attribution illégale de lots de terrain d’une superficie totale de 65 hectares du parc Dounia.