Scène politique en hibernation: Trève estivale

Scène politique en hibernation: Trève estivale

La reprise des activités politiques est prévue dans le calendrier des principaux partis vers la fin août, début septembre.

A quelques mois des législatives, la scène politique entre en hibernation en cette trêve estivale, en attendant le rendez-vous électoral. Mise devant le fait accompli, l’opposition peine d’ors et déjà à maintenir sa cohésion et à perpétuer son action commune. Le minimum d’activités organiques et autres universités d’été prévues au calendrier des principaux partis vers la fin août, début septembre, se focaliseront sur les prochaines échéances électorales. De ce point de vue, le branle-bas de combat en perspective des élections de 2017, constitue un point commun que partagent les partis proches du pouvoir et les autres formations politiques. Dans le sillage de la précampagne électorale, le FLN et le RND se proclament déjà vainqueurs des législatives de 2017. Du côté de l’opposition, la tentation partisane et la course en solo aux élections ont pris le dessus au sein de plusieurs formations politiques, sous prétexte que la participation ou non aux scrutins à venir relève des prérogatives des instances de chaque parti. Par conséquent, l’idée et l’espoir d’un rapprochement entre les partis pour faire bloc contre la majorité confortable que se donne le régime à l’APN, risquent de ne jamais se concrétiser.



Certains partis s’attellent déjà à préparer le volet financier de cette opération à l’image du FNA de Moussa Touati. Les recettes viennent généralement des cotisations des adhérents, des dons des particuliers. La législation en la matière a aussi prévu d’accorder des fonds publics aux différents partis en fonction de leurs résultats électoraux aux élections législatives. A titre de rappel, l’Icso prévoit la création probablement en septembre prochain, d’un groupe de travail pour établir un mémorandum sur les atteintes au pluralisme politique ainsi que la création d’un autre groupe de travail qui sera chargé d’entrer en contact avec d’autres partis politiques pour dégager une position commune à même de contrer la nouvelle loi électorale et organiser une conférence nationale dans ce sens. En fait, les formations dites de l’opposition se trouvent entre la compromission et le compromis avec en prime, une insignifiante participation politique de la population.

Entre le risque de se contenter de jouer le rôle d’alibi et de faire-valoir et le statu quo d’une majorité écrasante (FLN-RND) que dessineraient les élections d’avril 2017, et ce, jusqu’en 2022, l’opposition n’est pas sortie d’affaire. La nouvelle carte politique qui se profile à l’horizon se fera sur la base de quotas et de cooptation, selon de nombreux observateurs. A travers cette nouvelle cartographie politique de multipartisme de façade, les partis ne pourront que renoncer à leur autonomie et surtout à jouer le rôle de contre-pouvoir. Elle(opposition…Ndlr) risque de se décrédibiliser définitivement aux yeux de l’opinion d’autant plus que les acteurs la constituant ne cessent de claironner que les prochains scrutins seront marqués par une fraude à une large échelle. Il est établi que les élections n’ont jamais constitué un baromètre sur la base duquel on peut juger de la représentativité d’un parti politique. L’inefficacité des partis en déficit de représentativité empêche en partie l’émergence d’un contre-pouvoir. Tous les partis siégeant dans l’actuelle APN, rassemblés, n’y pourront absolument rien contre l’hégémonie des deux appareils du pouvoir.

L’instance et la coordination des partis de l’opposition mises sur pied depuis plus d’une année et demie, demeurent minées par les islamistes qui profitent de la démocratie comme d’un tramway qu’ils utilisent provisoirement pour pouvoir descendre aux prochaines stations. Les campagnes précédentes et récentes d’incitation à l’adhésion n’ont pas apporté leurs fruits. Cela représente des sommes importantes. Le trucage des élections, s’appropriant ainsi l’électorat dont le vote est réparti selon la logique des quotas à des partis prêtant allégeance.