ALGÉRIE – Depuis le mois de juin dernier, soit plus de quatre mois, l’Algérie fait face à une situation de sécheresse inédite ! Il ne pleut presque pas, notamment dans le nord du pays, les barrages sont presque à sec et le secteur agricole en paye un très lourd tribut.
À ce propos, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a dévoilé devant les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN), lors de la Déclaration de politique générale du Gouvernement, des chiffres qui font froid dans le dos ! Voici les détails…
Le Premier ministre a ainsi fait savoir qu’une opération de recensement a révélé que 90 000 agriculteurs, répartis sur 34 wilayas du territoire national, sont impactés par la sécheresse qui sévit en Algérie, en particulier dans les régions nord du pays.
🟠 À LIRE AUSSI >> Sécheresse en Algérie : champs sinistrés et récoltes compromises [des images alarmantes]
En outre, la même opération a fait état de 1,2 million d’hectares de surface agricole sinistrés. En sachant que l’Algérie exploite quelque 8,59 millions d’hectares, ce chiffre de 1,2 million d’hectares représente plus du dixième de la surface agricole totale (13,96 %). Ces résultats sont, rappelons-le, préliminaires.
Concernant le volet de l’eau, A. Benabderrahmane a déclaré que la plupart des wilayas du nord du pays enregistrent un déficit hydrique de 90 % ! À titre d’exemple, le barrage Koudiet Acerdoune de la wilaya de Bouira (le 2e plus grand barrage en Algérie) affiche, selon les derniers relevés, un taux de remplissage de 0,5 %. Autrement dit, il est quasiment sec.
Du reste, le 1er ministre a rappelé que le président de la République a pris des mesures pour indemniser les agriculteurs touchés par les effets de la sécheresse et des changements climatiques.
Hausse des prix des produits de large consommation : Benabderrahmane promet de venir à bout du problème avant le 31 décembre
Par ailleurs, le Premier ministre a assuré devant les membres de l’APN que les perturbations d’approvisionnement du marché en produits alimentaires de large consommation seront éliminées « avant la fin de l’année ».
Benabderrahmane a aussi affirmé que son gouvernement compte prendre toutes les mesures qui permettent de freiner l’inflation et de lutter contre la hausse des prix ; une hausse qu’il a qualifiée de « conjoncturelle ».
Parmi les mesures clés, le Premier ministre a mentionné le projet d’un décret exécutif qui fixe les marges bénéficiaires maximales des légumineuses, du riz et des autres produits alimentaires de large consommation.
Pour réguler le marché et assurer ainsi la stabilité des prix, l’État compte travailler à intégrer les commerçants de l’informel dans les marchés non exploités. Ces derniers représentent 622 commerçants sur un total de 1502 marchés de détail au niveau national.
🟠 À LIRE AUSSI >> Produits de large consommation : les perturbations d’approvisionnement résolues avant fin 2023
Enfin, en ce qui concerne les prix et la disponibilité des viandes rouges et blanches, le 1er ministre a rappelé que l’État a décidé de rouvrir l’importation de viande bovine et ovine « avec une réduction des droits de douane de 30 % à 5 % ».
Comme il a lancé un appel d’offres pour l’importation de viandes blanches et d’œufs d’incubation afin de « constituer un stock stratégique en prévision du prochain mois de Ramadan », a rappelé Aïmene Benabderrahmane.