Sècheresse : l’Algérie devrait-elle s’attendre au pire ?

Sècheresse : l’Algérie devrait-elle s’attendre au pire ?

Le président du Club des Risques majeurs, Abdelkrim Chelghoum, a expliqué ce vendredi 2 juillet 2021, que le pays subit les conséquences du réchauffement climatique, ajoutant que la désertification et la sécheresse en Algérie est un phénomène prévisible.

En effet, ce dernier a déclaré lors d’un entretien accordé au quotidien Echorouk que l’Afrique du Nord vivra dans les années à venir des périodes de sécheresse sans précédent. Pour  faire face à cette situation en Algérie, le porte-parole a déclaré que cette situation doit être géré « intelligemment, sérieusement et rationnellement”.

Chelghoum a ajouté que même si  les precipitations ont été  rares ces dernières années, la pluie qui tombe, que ce soit dans le nord ou le sud, à cause de la mauvaise gestion des citoyens, la majeure partie va dans les mers et les canaux d’égouts.

Barrages remplis à 5%

Le deuxième point à revoir selon le directeur de recherche a l’USTHB, est  l’étude technique de la construction de barrages, « Nous avons construit des barrages avec des milliards de dinars, les grands projets qui ont coûté à l’Algérie 1 300 milliards de dollars sur 20 ans, un budget suffisant pour reconstruire toute l’Afrique. Prenons l’exemple des barrages de Beni Haroun, Taksebt et Asserdoun à Bouira, leur construction a été sans étude technique appropriée ni surveillance périodique, ainsi  la boue et les algues ont envahi la plupart des barrages, et avec la sécheresse, certains barrages n’étaient remplis qu’à 5%. »

Le troisième point est que les eaux souterraines doivent être gérées correctement, plutôt que de recourir au processus de dessalement, qui coûte beaucoup d’argent et libère des substances  toxiques dans la mer, menaçant l’environnement et les poissons.

Pour conclure, Abdelkrim Chelghoum a déclaré que la situation climatique en Algérie “va de mal en pis, si les autorités ne s’empressent de trouver des solutions intelligentes et une gestion rationnelle de l’eau par des experts, l’Algérie pourrait devoir importer de l’eau après un an.”

40 % perdue dans des fuites

Quant au météorologue, Cheikh Ferhat, il  a déclaré que le réchauffement climatique a envahi l’ensemble du continent africain et a également attribué le problème de pénurie d’eau au phénomène de fuites dans les canaux de distribution, qui restent des mois, voire des années sans être réparés. « 40 % de l’eau se perd dans les fuites, que ce soit dans la rue ou à l’intérieur des maisons, en l’absence de lois incriminant le phénomène », a-t-il déclaré. Selon ce dernier, nous n’assisterons au retour de la pluie qu’à la mi-septembre

En revanche, la demande en eau a augmenté en Algérie de 6%, après la création de nouvelles villes, dont les autorités n’ont pas tenu compte. D’après les chiffres avancés par Echorouk, l’Algérie compte 21 usines de dessalement, couvrant 2 600 000 mètres cubes par jour, avec deux usines en construction depuis des années.