Les agriculteurs et éleveurs de toutes les régions du pays ont tiré la sonnette d’alarme ce samedi 19 juin 2021 en raison de la violente vague de sécheresse qui a frappé le pays au cours des derniers mois.
En effet, la rareté des précipitations pluviales, a eu un impact négatif en termes de couverture des besoins de la population, ainsi que les besoins de l’élevage.
L’aridité des sols a conduit à la mort d’ un grand nombre d’animaux, en raison de la pénurie et du coût élevé l’alimentation du bétail, en particulier le son et de l’orge, dont les prix ont connu une grande inflation, en en plus de la diminution des zones propices au pâturage.
Selon les échos reçus à travers le pays, des centaines d’agriculteurs et d’éleveurs n’ont pas trouvé le moyen de faire face à cette situation exceptionnelle, autrement qu’en se débarrassant de leur bétail, notamment ovin, notamment en les cédant à des prix très bas. Par ailleurs, le prix d’un mouton ne dépasse pas dans certains cas, les 12000 dinars, ce qui est le prix le plus bas enregistré au cours de ces dernières années.
Les éleveurs des zones du sud de Sétif, tels que Hammam Soukhna, Aïn Azel, Aïn Oulmene et Saleh Bey ont déclaré au quotidien Echorouk, que la hausse sans précédent des prix des aliments pour le bétail est l’une des raisons principales à cette catastrophe sachant que le prix d’un quintal de son a atteint 4800 dinars tandis que l’orge a atteint le seuil des 6000 dinars.
Pénurie totale du fourrage
Un certain nombre d’agriculteurs victimes de cette crise, ont mis en cause la Direction de l’agriculture, ainsi que de la Chambre de l’agriculture, qui, selon eux, sont restés spectatrices et inactives et n’ont pas « fait d’efforts pour sauver ce qui pouvait être sauvé du bétail en fournissant du fourrage à des prix raisonnables.
Les interlocuteurs n’ont pas caché que si cette situation persiste et que les autorités concernées restent dans cet état d’inaction, un nombre considérable de familles se retrouveront sans aucun revenu leur garantissant une subsistance quotidienne à l’exception de ce qui est généré par une partie de l’argent provenant du bétail.
Quant au Dr Omrani Ibrahim, vice-président de la Fédération des éleveurs, il a déclaré que la situation affecte la quasi-totalité des hauts plateaux et même les Aurès, et parle de « crise majeure », en divisant les victimes de cette sécheresse en deux catégories : la première a commencé à vendre son bétail tandsis que la seconde catégorie, a subi de plein fouet la mort de ses moutons.
Il conseille a cette dernière catégorie de vendre au plus vite le bétail le plus vieux, et de laisser les jeunes moutons jusqu’à l’approche de l’Aïd al-Adha afin de se combler un tant soit peu les pertes, et par la suite, acheter du fourrage en attendant l’amélioration des conditions météorologiques. Le docteur a expliqué que cette crise est également dûe au manque de neige cette année et a exhorté l’État à aider les éleveurs, car les circonstances de cette situation sont naturelles et échappent au contrôle des travailleurs de ce secteur.