Des officines étrangères surdimensionnent des événements d’actualité pour nuire à l’Algérie. Nous assistons, ces derniers temps, à une énième salve après l’échec du printemps arabe en Algérie.
L’affaire des migrants subsahariens affole les médias étrangers et notamment français qui s’empressent de rapporter des «témoignages» sans prendre la peine d’en vérifier la véracité.
La dernière ineptie en date nous vient de la très officielle AFP qui rapporte la mort de Maliens lors de leur «transfert» vers la ville de Tamanrasset. La dépêche de l’agence française est destinée à alimenter la machine à salir l’image de l’Algérie dans le monde. Cette campagne, il n’y a pas d’autre mot, relayée par plusieurs médias qui ont pignon sur rue, semble orchestrée et poursuit un objectif qu’il est peut-être difficile de deviner, mais dont l’une des étapes consiste forcément à dépeindre la société algérienne comme coupée des réalités africaines, voire «afrophobe», alors qu’il est instamment question, ces derniers jours, de la nécessité pour l’économie nationale de s’orienter vers le continent pour se consolider.
Il n’y a pas meilleure stratégie pour stopper cette dynamique que d’édifier un mur entre l’Algérie et le reste de l’Afrique. Ce mur ne saurait être politique ou économique, en raison de la position centrale du pays dans toute entreprise de redressement du continent. Mais il est possible de provoquer une faille dans l’édifice en agissant sur le flanc social, voire sociétal.
Les médias étrangers qui trouvent consciemment ou inconsciemment des relais en Algérie ont déjà convaincu une partie de la société d’une tendance «raciste anti-africaine» parmi les Algériens. Il va sans dire que les «convaincus» sont une minorité, mais cela suffit aux «tireurs de ficelles» occidentaux pour donner «la nette» impression que la «critique» vient de l’intérieur. Une bonne médiatisation aidant, la minorité «bavarde» finit par prendre le dessus sur la majorité silencieuse. Les Africains de Bamako, Cotonou ou Abdidjan, verront la société algérienne à travers le prisme déformant de la minorité qui «mène un combat perdu d’avance», précisent déjà les milieux bien-pensants locaux et occidentaux.
Ce scénario, mis en branle depuis plusieurs années et accéléré ces derniers jours, à la faveur d’une actualité algéro-africaine assez fournie, est très vraisemblable et vise, à terme, à isoler l’Algérie et les Algériens, considérés déjà dans ces milieux comme anti-africains primaires. La réalité est aux antipodes de cette caricature, mais c’est bien cela qui sera vendu au reste des citoyens du continent. Une fracture humaine engendrera dans un temps pas si lointain, une cassure politique et économique.
Les conséquences d’un pareil avenir seraient catastrophiques pour l’Algérie. Ce qu’il faut savoir, c’est que la machine a été mise en branle et le carburant n’est pas difficile à trouver. Les réseaux sociaux étant un facteur accélérateur, l’on peut craindre une détérioration de la situation bien plus tôt que prévu.
Cette campagne n’est pas un acte isolé. On pourrait la lier à l’entreprise de remettre le feu à Ghardaïa, déjouée récemment par les services de sécurité. La vingtaine d’individus, mêlés à un dessein de déstabilisation de toute la région du M’zab, allaient passer en action dans un contexte de montée en cadence d’un discours «droit-de-l’hommiste» autour des événements de Ghardaïa qui avaient, rappelons-le causé beaucoup trop de morts et failli emporter la stabilité du pays.
L’échec de cette tentative de déstabilisation a certainement remis en cause un plan d’attaque, puisque les milieux à l’origine du retour en force de la campagne sur Ghardaïa se sont subitement tus.
La liste des tentatives d’«infiltrations» dans le corps social algérien pour le miner de l’intérieur est assez longue, faut-il le souligner, mais on retiendra dans «le timing» des actions, le soudain déploiement des sectes religieuses dans la région est du pays, plutôt qu’ailleurs.
Le ministre des Affaires religieuses qui n’a eu de cesse, ces derniers mois, d’appeler les Algériens à la vigilance, a, sans doute, mesuré la dangerosité de ces agissements séditieux, visant à fracturer le ciment religieux qui a toujours constitué une constante immuable pour l’ensemble de la société.
A ces divers fronts ouverts par les tireurs de «ficelles», il va falloir ajouter aussi la levée de boucliers contre l’exploitation du gaz de schiste dans le sud du pays. Contre toute logique économique basique, le discours des protestataires a été relayé, soutenu et appuyé par des milieux intéressés par l’affaissement économique du pays. La contestation n’est pas à l’ordre du jour présentement, mais le volcan n’est pas éteint pour autant. C’est une autre arme, actuellement mise de côté, mais qui sera brandie au moment où ces milieux l’estiment nécessaire.