Un rapport du Forum économique mondial (Davos) paru en ce mois de janvier 2023 classe l’Algérie parmi les pays « précurseurs » en matière de lutte contre la crise alimentaire. Depuis 2000, l’Algérie a doublé sa production alimentaire par habitant, tandis que la sous-alimentation est passée de 8 % de la population à moins de 3 % — le taux le plus bas d’Afrique —, souligne le rapport.
Le Forum économique mondial — en anglais : World Economic Forum — (ou Forum de Davos) est une fondation à but non lucratif créée en 1971. Le forum est célèbre pour sa réunion annuelle de janvier à Davos (Suisse) qui réunit des personnes influentes du monde entier (patrons, banquiers, responsables politiques, intellectuels). Parallèlement aux réunions, le WEF publie un certain nombre de rapports sur l’état de l’économie mondiale.
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Le dernier en date a été publié aujourd’hui, 17 janvier 2023. Il s’intitule « Transitions alimentaires, naturelles et sanitaires — Modèles de pays reproductibles ». Ce dernier identifie les actions et les investissements reproductibles qui peuvent accélérer la transition vers des systèmes alimentaires résilients, durables et sains ; des systèmes qui assurent des moyens de subsistance dignes aux producteurs, profitent à l’économie et préservent la biodiversité.
Parmi les modèles de réussite pouvant contribuer à des transitions plus rapides, plus holistiques et qui mènent vers de meilleurs systèmes alimentaires, le rapport du Forum de Davos cite celui des pays du Maghreb, notamment de l’Algérie…
Qu’est-ce qui fait de l’Algérie un pays « précurseur » dans la lutte contre la crise alimentaire ?
Ainsi, le Forum de Davos range l’Algérie dans la catégorie des pays modèles en matière d’utilisation de technologies et de pratiques innovantes qui améliore la résilience des systèmes agricoles.
Le rapport 2023 du WEF place l’Algérie dans la case des « pays émergents et en voie de diversification ». Ceux-ci se caractérisent par : (1) l’augmentation du nombre de fermes commerciales à moyenne et grande échelle ; (2) la disponibilité des aliments transformés dans les villes et dans de nombreuses zones rurales.
Depuis 2000, l’Algérie a plus que doublé sa production alimentaire par habitant, tandis que la sous-alimentation est passée de 8 % de la population à moins de 3 % — le taux le plus bas d’Afrique.
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L’étude note un certain nombre d’indicateurs positifs sur la gestion de la sécurité alimentaire en Algérie. Ils concernent quatre volets :
- Économie : Augmentation de 114 % de la production alimentaire par habitant.
- Nature : 1re plus grande valeur créée par unité d’eau parmi les pays émergents et en voie de diversification en Afrique.
- Climat : Diminution de 51 % des émissions de gaz à effet de serre des cultures.
- Nutrition : Le taux de sous-alimentation le plus bas d’Afrique (3 %).
Sécurité alimentaire : la réussite du modèle algérien en 3 points clés
Dans le chapitre intitulé « Comment mettre en place des systèmes alimentaires durables, sains et productifs ? », le rapport du WEF résume la réussite du modèle algérien qui a su « surmonter la rareté des ressources par l’innovation » dans les trois points suivants :
— Avec une faible pluviométrie, une désertification qui s’étend et seulement 17 % de terres cultivables, l’Algérie a investi dans des systèmes d’irrigation innovants pour stimuler la productivité, améliorer la sécurité alimentaire et maximiser l’efficacité de l’utilisation de l’eau.
— Des programmes gouvernementaux pluriannuels, allant des incitations pour les agriculteurs et des subventions foncières à la suppression des obstacles à la propriété étrangère et aux importations d’équipements, se sont attachés à stimuler la production de cultures de base et de cultures à marge plus élevée et à réduire la dépendance du pays vis-à-vis des importations.
— Les innovations — dans le choix des cultures, les variétés de semences, les serres et la technologie des drones — sont activement poursuivies pour améliorer la productivité et la sécurité alimentaire, tout en minimisant les émissions de CO2 et l’utilisation des ressources, et en s’adaptant aux impacts du changement climatique.
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D’après le rapport, l’introduction de systèmes d’irrigation novateurs a constitué un complément essentiel à l’agriculture en Algérie. Il cite l’exemple de l’utilisation dans la région désertique d’El Oued d’arroseurs rotatifs qui puisent dans les nappes phréatiques, un système idéal pour la culture des fruits et légumes dans les zones de plein soleil ; mais aussi le déploiement de plusieurs satellites et drones pour identifier les besoins en irrigation.
(i) Pour télécharger le rapport complet au format PDF (en anglais), cliquez sur cette image :