Cinquante-neuf personnes ont trouvé la mort et 1 141 autres ont été blessées dans 1 031 accidents de la circulation enregistrés durant la première semaine de 2017
, selon un bilan de la Protection civile. Le facteur humain constitue dans la quasi-totalité des cas la principale cause de ces accidents. Dépassements dangereux, non-respect du code de la route, vitesse, non-respect de la distance de sécurité… sont, en effet, des erreurs qui s’avèrent souvent fatales, aussi bien pour les conducteurs, leurs accompagnateurs que pour d’autres personnes se trouvant dans d’autres véhicules. De nouvelles mesures ont été décidées récemment par les pouvoirs publics pour tenter de mettre un frein à la multiplication des accidents de la route et aux nombreux tués et blessés qu’ils engendrent, chaque fois, dans leur sillage, mais cela ne semble pas suffire. Tahar Messaoud Nacer, membre du Conseil d’administration de la Société nationale des transports routiers (SNTR) est en tout cas affirmatif. Intervenant hier mardi, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, il a relevé qu’il s’agit là, « d’un phénomène nécessitant, aussi, d’autres traitements, considérant que l’introduction d’un permis à points et l’alourdissement des sanctions ne sont pas suffisants ». «Toutes ces mesures doivent être accompagnées par d’autres ». « Alourdir sans cesse les sanctions qui ont pris la part du lion quand il s’agit de sanctionner les automobilistes pris en défaut, est réducteur comme vision de la sécurité routière », a-t-il insisté. Tahar Messaoud Nacer a, dans le même contexte, estimé qu’il faudrait, à l’avenir, prendre en compte le « triptyque » véhicule-homme-environnement et non pas, seulement, travailler sur le seul aspect répressif du phénomène. « Il faut, revenir sur les causes premières des comportements agressifs de conducteurs », a-t-il recommandé. Se disant « favorable » aux mesures décidées pour traiter la « délinquance de masse» que représente l’insécurité routière, Tahar-Messaoud Nacer a appelé à ne pas « occulter » d’autres dimensions comme celles liées à un apprentissage permanent des instructeurs et des conducteurs, à partir de l’école, et à consacrer l’attention sur l’état des véhicules circulant sur les routes. Après l’obtention d’un permis, «provisoire ou probatoire », il a proposé que les conducteurs fassent, en outre, régulièrement l’objet d’une évaluation de leurs « attitudes et aptitudes » à conduire un véhicule automobile. Commentant la création d’une Délégation interministérielle de lutte contre les accidents de la circulation routière, placée sous l’autorité du Premier ministre, l’intervenant s’est dit satisfait de voir « enfin décloisonnée » la gestion liée au problème des sinistres routiers, avec leurs incessants lots de victimes. Pour lui, il s’agit, dorénavant, « d’afficher des objectifs » tendant à réduire, sur une période déterminée, en taux «chiffrés et mesurables » les accidents, afin, que l’on puisse aller dans des directions « que l’on corrigera, au fur et à mesure ». Les pays d’Europe du Nord notamment sont souvent cités comme exemples en termes de sécurité routière. Ceux-ci axent leurs missions de sensibilisation sur l’apprentissage continu de la conduite dès le plus jeune âge au niveau des écoles via des ateliers et différentes manifestations au terme desquels il est décerné aux adolescents des brevets et attestations, «parce que la conduite n’est pas le basculement de l’âge de l’adolescence à l’âge adulte et ne doit pas l’être», affirme l’invité de la Chaîne III qui prône la mise en place de méthodes d’apprentissages continus « tout au long de la vie ».