Face à l’augmentation des accidents de la route, l’Algérie prépare une réforme majeure du système de permis de conduire. Ahmed Naït El Houcine, délégué national à la sécurité routière (DNSR), a annoncé qu’un nouveau dispositif plus strict et entièrement numérisé sera mis en place pour renforcer la formation des conducteurs et améliorer la sécurité routière dès janvier 2025.
Lors du premier semestre de 2024, le nombre de décès dus aux accidents de la route a augmenté de près de 3% par rapport à l’année précédente. Cette hausse, bien que modeste, révèle des tendances inquiétantes, notamment parmi les jeunes de moins de 29 ans, les conducteurs de motocycles, et les automobilistes adeptes de l’excès de vitesse.
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Une réforme nécessaire face à une augmentation des accidents
Ces catégories contribuent fortement aux accidents et les conducteurs titulaires d’un permis depuis moins de cinq ans représentent 41,55% des incidents. Pour contrer ces tendances, le DNSR a décidé de revoir entièrement le système de formation des conducteurs.
Une convention a été signée avec le Centre de recherche sur l’information scientifique et technique (Cerist) pour automatiser l’ensemble du processus de formation, depuis la délivrance du certificat médical jusqu’à l’obtention du permis de conduire.
La phase théorique sera désormais gérée par un système multimédia développé en Algérie, qui intégrera des images locales pour mieux familiariser les candidats avec leur environnement. L’examen théorique comportera des questions sur le code de la route, la signalisation, le secourisme et la mécanique, avec un timing strict à respecter.
Ce système sera finalisé et prêt à être déployé dès décembre 2024, avec une phase d’essai prévue pour janvier 2025 dans quatre wilayas pilotes.
Une évaluation pratique sous haute surveillance
L’épreuve pratique ne sera pas en reste. Le Centre de Développement des Technologies Avancées (CDTA) de Baba Hassen travaille sur une application qui permettra d’encadrer numériquement l’évaluation des candidats. Cette solution sera présentée en octobre 2024 aux professionnels lors des assises de formation.
Le système inclura des tablettes avec une grille d’évaluation, ainsi que des caméras embarquées dans les véhicules. Les examinateurs filmeront chaque session d’examen pratique, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du véhicule, pour garantir l’objectivité des évaluations.
Les enregistrements permettront de vérifier toute pratique douteuse, garantissant ainsi une transparence totale.
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Vers une généralisation du nouveau système en 2025
L’objectif est clair : généraliser ce nouveau système à l’ensemble du territoire national d’ici fin 2025. La formation sera allongée à 30 heures pour garantir une meilleure préparation des candidats.
Grâce à ces réformes, les autorités espèrent non seulement réduire le nombre d’accidents de la route, mais aussi former des conducteurs plus conscients et responsables. En somme, ces mesures s’inscrivent dans une démarche globale visant à améliorer la sécurité routière en Algérie, répondant à une urgence devenue incontournable face à l’augmentation des accidents.