Sécurité sociale : Vers une réforme douloureuse

Sécurité sociale : Vers une réforme douloureuse

Pas de pérennité du système social possible sans une réforme. Cette dernière est inéluctable. Elle ne se fera pas sans « petits sacrifices ». Le mode de financement actuel montre ses limites. La réflexion est désormais ouverte. Le ministre du Travail s’engage à le faire sans précipitation.

Nawal Imès – Alger (Le Soir) – Doucement mais sûrement, le système de sécurité sociale est appelé à faire sa mue. Les contours de cette réforme ne sont pas encore définis mais une certitude, cependant : pour assurer la pérennité du système, d’autres sources de financement devront être trouvées.
Le ministre du Travail ouvre un dossier des plus sensibles et reconnaît que la réforme ne se fera pas sans sacrifices, petits assure-t-il. Lesquels ? Il n’en dira pas plus. Tidjani Haddam assure que le temps est venu pour entamer la réflexion.
Il s’engage à « aller doucement » avec un « bon accompagnement » et surtout sans précipitation car, dit-il, « nous avons le temps » même s’il reconnaît que « la situation est difficile » et nécessite beaucoup de « sérénité » et de « transparence » pour léguer aux générations futures un système viable.

Le temps est, dit-il, venu pour faire un bilan du système de sécurité sociale et de trouver de nouvelles ressources. Son département, dit-il, en est encore au stade de « la réflexion » avec le souci de garantir les droits des assurés et la continuité d’un système qu’il qualifie de généreux. Sa réforme est aujourd’hui dictée par la situation sociologique, économique et démographique qui contraint l’Algérie aujourd’hui à le réformer notamment en matière de financement mais également de gouvernance.
Une chose est sûre pour le ministre du Travail : le financement actuel a atteint ses limites. Les pistes de la réforme ne se préciseront qu’après une étude comparative avec d’autres systèmes.
La réflexion sera menée avec le soutien du Bureau international du travail (BIT) et des experts indépendants.
Le dossier étant des plus sensibles, le ministre du Travail s’est visiblement assuré du soutien du partenaire social.

En effet, le secrétaire général de la Fédération de la Sécurité sociale, présent à la journée dédiée aux enjeux et aux perspectives de la Sécurité sociale, a affirmé qu’il était « venu le temps d’avoir le courage de réformer le système pour sa pérennité », ajoutant que le partenaire social sera toujours présent pour accompagner ce système.
La crise que traverse le système de Sécurité sociale n’est pas propre à l’Algérie.
Le coordinateur régional de l’Association internationale de Sécurité sociale, également présent à la rencontre, a assuré que les changements au niveau du marché de l’emploi, la digitalisation notamment imposent aux systèmes de Sécurité sociale de beaucoup de pays de s’adapter.

Basées sur les recettes des cotisations, les études réalisées par des institutions nationales et internationales ont montré les limites des modes de financement actuels, impactant la pérennité et la stabilité de ces systèmes.

N. I.