Seddik Chihab estime «indispensable d’aller au plus vite pour une élection présidentielle», affirmant qu’une «profonde révision constitutionnelle s’impose».
M. Kebci – Alger (Le Soir) – Le désormais ex-porte-parole du RND affirme avoir pris «son chemin», «en toute responsabilité et en toute conscience», loin de celui emprunté plus de vingt ans durant aux côtés du secrétaire général du RND dont il réclame aujourd’hui, le départ pour être «refusé et récusé par la majorité du peuple». «Il faut avoir le courage d’avouer s’être trompé et de changer de chemin», disait-il, hier lundi, au forum du quotidien Le Courrier d’Algérie. «Le mouvement populaire du 22 février dernier a libéré tout le monde» et a «éveillé les consciences», poursuit-il, affirmant «assumer l’échec» pour avoir accompagné le système en place tant décrié et dont la rue réclame le départ dans sa totalité.
Et de plaider pour un «redressement national», démarche politique qui, selon Chihab, ne «s’éloigne pas trop de la Constitution», en ayant «l’intelligence de construire ses revendications». Se défendant de tout «replâtrage», celui qui fut le plus proche de Ahmed Ouyahia des années durant, affirme que cela veut dire qu’il faudra opérer des «changements» à des niveaux et se contenter de simples «rafistolages» par d’autres, à l’effet de «s’adapter aux exigences du changement» et d’être au «diapason des doléances citoyennes».
Dont celle portant départ, notamment du chef de l’Etat, un cadre dirigeant du RND. «Qu’il parte. S’il ne part pas aujourd’hui, il partira demain ou un autre jour», estime Chihab pour qui il est primordial d’aller au «plus vite vers une élection présidentielle avec, au préalable, la mise sur pied d’une instance indépendante d’organisation et de supervision du processus électoral dans lequel les agents de l’Etat se contenteront du «rôle d’observateurs». Ceci tout en estimant que l’élection projetée pour le 4 juillet prochain est «mal partie». Un scrutin tant contesté par la rue, la classe politique et la société civile dans ses divers segments dans lequel l’ancien porte-parole du RND «pense» que son parti «ne présentera pas» un quelconque candidat.
Au sujet de la revendication phare de la rue portant départ du RND tout comme le FLN et autres symboles du régime, Chihab dira que seules des «élections à bulletins secrets» auront à établir la position de tout un chacun sur l’échiquier politique national qui, avoue-t-il, sera certainement reconfiguré et recomposé».
Il estime, enfin, que les forces extraconstitutionnelles sont encore à la «manœuvre», plaidant, une fois le nouveau Président élu, pour une «profonde révision constitutionnelle par référendum».
M. K.