Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s’est exprimé avant-hier sur les colonnes du journal français Le Parisien dans lequel il est revenu sur le terrorisme qui a frappé l’Algérie au début des années 1990 et le combat des forces de sécurité et des citoyens en général. « Nous avons combattu seuls dans les années 1990 ce fléau et nous l’avons vaincu.
La politique de réconciliation nationale a enlevé toute légitimité politique ou religieuse au recours à la violence. Cette politique de déradicalisation a porté ses fruits puisque peu d’Algériens ont rejoint le groupe auquel vous faites référence », a-t-il affirmé.
Pour lui, le terrorisme constitue « un péril mondial » et les connexions qu’il a établies avec la criminalité transfrontalière et les réseaux de trafic de drogues et d’êtres humains « ont considérablement augmenté ses capacités de nuisance ».A propos de l’enlèvement puis la décapitation du touriste français Hervé Gourdel et à la question de savoir comment un tel acte terroriste a pu se produire en Algérie, Sellal a rappelé que les coupables « ont été neutralisés ».
L’Etat algérien ne recule jamais devant le terrorisme tout en soulignant que l’Algérie continue de déployer des efforts pour stabiliser la situation politique dans les pays du Sahel, qui ont abouti à la signature d’un accord de paix au Mali et la médiation se poursuit en Libye.
A la question de savoir si l’Algérie est favorable à une nouvelle intervention militaire en Libye pour « corriger » la première, le Premier ministre a souligné que « l’histoire récente nous enseigne que la résolution des conflits par les armes n’est jamais efficace et encore moins définitive. On ne peut régler un problème pour en créer plusieurs autres nettement plus compliqués.
L’Algérie privilégie l’action diplomatique. La Libye est un pays ami qui mérite nettement mieux qu’une simple expédition militaire ».Abordant le volet des relations bilatérales entre l’Algérie et la France, il les a qualifiées de « bonnes » et qui « évoluent d’une manière positive », tout en soulignant qu’il existe sur les deux rives de la Méditerranée une volonté politique forte de développer la coopération avec sincérité, le respect et le bénéfice mutuel. Sellala soutenu que « beaucoup d’opportunités et de complémentarités subsistent encore et restent à explorer.
Notamment en matière de partenariats économiques, d’échanges scientifiques et culturels et de transfert de savoir-faire ». Il a souligné que « les échanges qu’il aura durant ce voyage (de Hollande) permettront de renforcer les liens entre l’Algérie et la France et ouvriront des perspectives nouvelles pour notre coopération ». « Notre vision des choses a nettement évolué.
Le passionnel a laissé la place à la pression de faire mieux pour le bien de nos peuples et surtout de notre jeunesse », a affirmé Sellal, soulignant que « l’adoption par les deux gouvernements d’instruments juridiques, équilibrés et mutuellement bénéfiques constitue le socle de ce partenariat rénové ». « Il s’agit maintenant de mettre en relation les intervenants des deux pays dans les sphères académiques et économiques et de les accompagner dans leurs projets et réalisations », a-t-il ajouté.
« La volonté politique existe et les capacités matérielles et technologiques sont importantes. Donc, il y a tout lieu de penser que les perspectives de partenariats entre les deux pays sont prometteuses avec un fort potentiel », a encore souligné le Premier ministre.