Sellal: l’Algérie résiste et poursuit ses réformes malgré l’effondrement du marché pétrolier

Sellal: l’Algérie résiste et poursuit ses réformes malgré l’effondrement du marché pétrolier

IMG_20160831_193437.JPGSAIDA- La baisse des cours du pétrole, enregistrée à l’échelle mondiale depuis deux ans, ne semble pas entraver la dynamique des réformes en Algérie qui « résiste » bien à ce choc externe et poursuit sereinement ses réformes socio-économiques.

Depuis la wilaya de Saida, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a réitéré que le pays demeure résilient face à l’effondrement des cours de pétrole qui a portant réduit de moitié sa fiscalité pétrolière.

« Malgré l’effondrement du marché pétrolier et la réduction de moitié de la fiscalité pétrolière, l’Algérie résiste et continue d’améliorer ses performances économiques », a-t-il observé lors d’une visite de travail qu’il a effectuée dans cette wilaya.

Chiffres à l’appui, M. Sellal soutient que le taux de croissance, l’indicateur le plus important selon lui, demeure positif, estimé à 3,5% pour 2016 et à 3,9% d’après les prévisions en 2017.

Le PIB algérien doit ainsi passer de 16.700 milliards (mds) de DA en 2015 à 17.677 mds DA à fin 2016 puis à 22.000 mds DA en 2019, a-t-il avancé.

Cette croissance économiques est tirée « d’un renforcement de la production nationale notamment dans le secteur industriel », commentera le Premier ministre qui invite les opérateurs agricoles nationaux à plus d’effort en matière d’exportation.

« L’Algérie va bien, les choses sont stables et il faudra faire des efforts supplémentaires notamment dans le domaine agricole afin d’exporter davantage », recommande-t-il.

L’augmentation constante des crédits à l’économie et des créations d’entreprises est un autre indicateur de taille, relève-t-il.

Selon le dernier rapport de la Banque d’Algérie (BA), la contraction des ressources financières n’a pas empêché la progression des crédits à l’économie qui ont cru de 9% en 2015 par rapport à 2014 pour ce qui concerne les entreprises publiques (à 3.382,3 mds DA), de 15% pour ce qui concerne les entreprises privées (à 3.588,3 mds de DA) et de 15% pour ce qui est des ménages (à 465 mds DA).

Pour ce qui est des réserves de changes du pays, elles sont également « bonnes » et ne devraient pas baisser sous les 100 milliards de dollars d’ici à 2019, selon le Premier ministre.

« Certains croient que l’économie algérienne connaîtra des difficultés durant les prochaines années, mais nous avons étudié la situation et jusqu’à 2019, les réserves de change algériennes ne baisseront pas sous le seuil des 100 milliards de dollars. » M. Sellal.

Dans une récente note, la Banque d’Algérie (BA) a tablé sur un niveau de réserves de change à 122 mds usd à fin 2016 et un niveau « nettement supérieur » à celui des 60 mds usd avancé récemment par la Banque mondiale (BM) pour l’année

2018.

La BA s’appuie sur le fait qu’au premier semestre 2016, et pour la première fois depuis 2006, les quantités d’hydrocarbures exportées par l’Algérie sont croissantes.

Quant à l’inflation, M. Sellal a souligné qu’elle demeure stable, se situant entre 4 et 5%.

Ces performances ne sont nullement le fruit du hasard mais le fruit des réformes socio-économiques engagées par l’Algérie en matière de politique budgétaire et commerciale, selon lui.

« Ces résultats ont été obtenus grâce aux mesures de rationalisation de la dépense, de maîtrise du commerce extérieur, de réduction des importations, avec la poursuite des efforts de l’Etat dans le domaine social et les secteurs névralgiques », dira M. Sellal

Ces efforts ont été couplés à un effort soutenu en matière de politique sociale.

« En application des directives du Président de la République, nous avons également veillé à répartir les efforts sur toutes les couches sociales, en épargnant les catégories fragiles et les nécessiteux », rappelle M. Sellal.

La rigueur budgétaire s’impose

Il a promis que le nouveau modèle de croissance, adopté le 26 juillet par le Conseil des ministres, préservera davantage les acquis sociaux des Algériens.

« L’objectif du gouvernement à travers le nouveau modèle de croissance est de préserver les acquis sociaux en menant des réformes visant l’efficience de notre dispositif économique et social dans l’administration publique et dans l’entreprise », soulignera-t-il.

Le nouveau modèle de croissance économique se fonde sur une politique budgétaire rénovée avec l’amélioration de la fiscalité ordinaire et une mobilisation de ressources financières supplémentaires tout en privilégiant l’investissement à forte valeur ajoutée, rappelle-t-on.

Mais pour atteindre ces objectifs « il nous faut obligatoirement rester solidaires et accepter la rigueur pour passer à la croissance », a recommandé M. Sellal.

La BA avait souligné dans son dernier rapport que le nouveau modèle de croissance exigeait une certaine rigueur budgétaire d’ici à 2020.

« Un des axes importants de la problématique du nouveau modèle de croissance fondé sur l’investissement marchand (et non plus la dépense publique), annoncée par les pouvoirs publics, est la consolidation budgétaire sur la période 2017 à 2020 », notait la BA.

Cette consolidation budgétaire consiste, à cet horizon, à faire en sorte que l’Etat « ne dépense pas beaucoup plus qu’il n’a de recettes et devrait donc déboucher vers des déficits parfaitement soutenables, sinon vers un équilibre budgétaire », selon la BA.

Cependant, même si les cours de brut augmenteront de nouveau, l’encouragement de l’investissement productif demeure le seul moyen de couvrir les besoins de développement, avertit M. Sellal.

« Réussir notre mue économique est vital car même si les cours des matières premières augmentent, ils ne couvriront pas nos besoins futurs de développement », a-t-il insisté en faisant remarquer que la concurrence économique était parfois « plus rude et féroce que les guerres » et que l’attrait pour les investissements et les partenariats n’était « pas du tout chose aisée ».