Sellal : « on n’achéte pas la paix sociale »

Sellal : « on n’achéte pas la paix sociale »

Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a promis de nouvelles mesures d’aide pour les jeunes promoteurs qui s’engagent dans l’investissement productif.

Il a toutefois affirmé qu’il ne s’agit nullement pour l’Etat de distribuer de l’argent aux jeunes pour acheter la paix sociale, comme le prétendent certains , mais d’un prêt pour soutenir l’investissement.

Nous n’allons pas vous donner de l’argent, nous allons juste vous en prêter pour vous aider à rapporter de l’argent par vous-mêmes , a-t-il lancé à l’adresse d’un millier de jeunes promoteurs de la FNJE, dans un discours prononcé hier lors des premières assises nationales sur la microentreprise organisées par la Fédération nationale des jeunes entrepreneurs (FNJE).

Sellal, qui a pris la défense de ces promoteurs, a indiqué que ces derniers sont souvent accusés à tort de débourser l’argent des banques sans le rembourser, ce qui est une atteinte à l’honneur de ces femmes et de ces hommes qui travaillent d’arrache-pied pour gagner leur vie tout en apportant un plus à l’économie nationale , a-t-il dénoncé.

En vérité, la quasi-totalité des bénéficiaires des financements de l’Etat (dans le cadre de l’ANSEJ, CNAC et ANGEM, ndlr), ont honoré leur dette et les retards des remboursements des prêts ne dépassent pas 19% , a affirmé Sellal.

Le Premier ministre a annoncé un chiffre de 681 milliards de dinars, accordés dans le cadre des différents dispositifs d’aide depuis leur création, qui sont remboursés de façon progressive.

Cet argent a permis la création de plusieurs milliers de microentreprises et de PME générant plus de deux millions de postes d’emploi , a-t-il avancé, précisant que 190 000 microentreprises et PME ont été créées par de jeunes universitaires.

Dans ce cadre, M. Sellal a fait constater que la plupart des jeunes porteurs de projets sont des universitaires ou des diplômés de centres de formation professionnelle, assurant la détermination de l’Etat à les soutenir davantage.

Nous entendons renforcer les capacités des petites entreprises, notamment celles activant dans les secteurs à haute valeur ajoutée ou celles s’inscrivant dans la chaîne de valeur mondiale à l’instar des technologies de l’information et de la communication, de l’industrie mécanique, de l’agriculture et de l’agroalimentaire , a-t-il précisé.

Il a souligné à l’adresse des jeunes entrepreneurs réunis à l’occasion de ces premières assises nationales sur la microentreprise que les efforts devraient être concentrés sur les produits et services destinés au marché local, afin de minimiser la facture des importations.

Nous devons aller vers le bon sens : produire tout ce qui est importé ici en Algérie , a-t-il recommandé en réitérant la volonté du gouvernement d’orienter les futures microentreprises vers la production pour couvrir les besoins du marché local d’abord conquérir par la suite les marché étrangers.

Quant aux nouvelles mesures pour les jeunes désirant investir dans des domaines producteurs, le Premier ministre a annoncé un rééchelonnement de remboursement des crédits contractés par ces entreprises pour résoudre leurs problèmes en termes de liquidités, la réduction du taux de l’apport personnel des porteurs de projet, l’augmentation des montants des crédits et l’allègements des contraintes pour bénéficier des crédits bancaires.

Les participants à ces assises ont évoqué le rôle des microentreprises et des petites et moyennes entreprises dans le développement du tissu économique du pays, l’amélioration du cadre de vie, la lutte contre le chômage et la pauvreté, et sa contribution dans l’émergence des classes moyennes.

Pour le seul exercice 2016, le dispositif de l’ANSEJ à lui seul a permis le financement de 367 980 projets qui ont généré 878 264 postes d’emploi, selon les chiffres communiqués lors de ces assises par le directeur général de l’ANSEJ, Mourad Zemali.

Le taux d’échec des projets pour le même exercice ne représente que 10%, selon le premier responsable de l’ANSEJ qui annonce en revanche plus de 5 000 projets qui ont connu des extensions.