La quiétude et la paix enfin retrouvées en Algérie a eu des incidences sur les chances des Algériens à trouver refuge en Europe. C’est ce qui arrivé à de nombreux algériens partis demander l’asile politique dans certains pays européens tels que l’Allemagne ou la Suisse.
Profitant de la vague de réfugiés syriens et irakiens passés outre-Rhin, fuyant la guerre, un nombre assez important d’Algériens mais aussi de Marocains, Tunisiens et Afghans ont tenté, en effet, de se joindre à la foule venue d’Orient dans l’espoir de décrochera le sésame en tant que réfugiés reconnus.
De nombreuses sources médiatiques ont fait état de ces cas lorsque les polices des frontières ont découvert de nombreux ressortissants qui n’étaient pas Syriens parmi les cortèges ayant traversé l’Europe de l’Est vers l’Allemagne.
Ayant fait preuve de patience depuis, les autorités allemandes seraient désormais sur le point de prendre des mesures. Notamment à la suite des incidents ayant marqué la nuit du nouvel an à Cologne. Des évènements qui semblent avoir irrité au plus haut degré les autorités allemandes, qui considèrent désormais « ces intrus » comme des indésirables.
Il convient de souligner que lors de ces incidents, où une centaine d’actes de violence contre des femmes ont été relevés, au moins 9 Algériens et autant de Marocains ont été reconnus sur les 32 inculpés, selon le bilan des arrestations établi par la police fédérale allemande.
Ainsi, la chancellerie de la première puissance économique européenne a profité de la visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour signifier clairement, lors d’une conférence de presse conjointe, qu’il était temps pour les deux pays de trouver un terrain d’entente au sujet du retour des ressortissants algériens, demandeurs d’asile politique. Ces derniers, dont le nombre aurait presque quadruplé depuis deux ans, n’auraient presque aucune chance d’obtenir le fameux sésame.
Les autorités allemandes voudraient réactiver un protocole d’accord allant justement dans le sens du retour des Algériens déboutés, mais aussi, et surtout, afin d’accélérer la procédure pour certains cas de personnes jugées persona non grata sur le territoire germanique. Ceci d’autant, croit-on du côté allemand, qu’au moins deux des quatre pays nord-africains sont considérés comme sûrs : l’Algérie et le Maroc en l’occurrence.
Les ressortissants des deux seuls pays maghrébins à avoir été épargnés par le printemps arabe et à avoir été tentés par une aventure outre-Méditerranée devront se résigner à ne plus risquer leur vie.
Le cas du dernier naufrage en mer d’une embarcation entre la Turquie et la Grèce, dont ont fait écho la semaine dernière des médias algériens – celui-ci aurait fait plusieurs morts et des disparus – est en tout cas à méditer.
Sellal aurait donc été sollicité par la chancelière pour trouver, au plus tôt, une issue à « ses compatriotes ». Le représentant du gouvernement algérien aurait souhaité que ses interlocuteurs fassent preuve de prudence, en s’assurant d’abord que les personnes visées soient réellement de nationalité algérienne.
La chancelière, quelques jours avant la visite de Abdelmalek Sellal, a indiqué aux médias de son pays qu’une décision allant dans le sens de l’accélération des procédures de rapatriement des ressortissants maghrébins « n’a certes pas encore été prise mais que les Algériens ont désormais beaucoup moins de chances que les Syriens et les Irakiens de voir leur demande d’asile aboutir ».
En tout cas, la visite du Premier ministre n’aura pas seulement été consacrée au volet économique qui reste fort intéressant dans la mesure où 200 firmes allemandes, actuellement implantées dans le pays, sont appelées à voir leur nombre augmenter avec l’activité mécanique. La coopération entre les deux pays est certes sur une voie forte intéressante et fait même des envieux à l’Ouest.