Selon la commission d’enquête sur le décès par envenimation à Ouargla : Tous les soins nécessaires ont été fournis

Selon la commission d’enquête sur le décès par envenimation à Ouargla : Tous les soins nécessaires ont été fournis
Écrit par Ghellab Chahinez

Composée de deux inspecteurs centraux, la commission d’enquête diligentée mercredi dernier à la DSP de Ouargla, instituée pour examiner les circonstances du décès de l’enseignante universitaire Aïcha Aouissat par piqûre de scorpion, a achevé sa mission après deux jours d’investigations et est rentrée jeudi soir à Alger.

Cette commission, qui a été dépêchée par l’inspection générale du ministère de la Santé, doit remettre le compte-rendu au ministre de la Santé lui-même, selon le directeur de la DSP par intérim, le Dr Djamel Maameri.

Selon ce responsable, environ 3 450 piqûres de scorpion sont enregistrées en moyenne annuellement à travers la wilaya de Ouargla. Les cas de décès sont très minimes. Les plus grands bilans ont été enregistrés en 1999 avec 25 décès, et 2000 avec 21 décès.

Dans la wilaya de Ouargla, sept décès par envenimation scorpionique ont été enregistrés en 2017, six depuis le début de l’année 2018.

Pour ce qui est du cas de Aicha Aouissat, le Dr Maamri, a affirmé que la défunte a été admise dans le service de réanimation et a reçu tous les soins nécessaires, à partir du sérum anti-scorpionique jusqu’aux traitements symptomatiques. Il a également précisé que l’état de santé de cette dernière à son admission aux urgences a nécessité une prise en charge par un réanimateur et elle n’avait besoin ni de cardiologue, ni de neurologue. Actuellement, l’EPH dispose de cinq réanimateurs des plus compétents, ajoute le Dr Maamri, qui s’est confié dans nos colonnes. Les victimes qui décèdent par les piqures scorpioniques sont généralement soignées par des méthodes thérapeutiques traditionnelles et la roqia. Elles ne sont transportées à l’hôpital qu’une fois entrées dans sa phase avancée et quand le venin se répand dans tous le corps. Les chances de les sauver sont donc très réduites, explique-t-il. Elles décèdent malgré l’injection des antidotes (SAS). «Cette polémique infondée a malheureusement brisé la confiance du public envers les services de la santé. Les gens vont ainsi recourir aux instruments traditionnels pour se faire soigner et traiter les piqûres scorpioniques chez eux, ce qui risque de compliquer les choses », a lancé le Dr Maameri. «D’autre part, on craint une nouvelle espèce de scorpion plus fatale. Pour cela, j’ai réclamé une commission spécialisée dans la physiopathologie pour identifier les facteurs du décès par envenimation dans cette région», a-t-il ajouté.

L’envenimation scorpionique est un véritable problème de santé publique. Ce phénomène ne touche pas uniquement Ouargla. Biskra a été classée à maintes reprises en première position parmi les régions où on enregistre le plus de piqûres scorpioniques et de décès. De même à Batna et M’sila. La question qui se pose, c’est pourquoi on pointe la wilaya de Ouargla, qui bénéficie malgré tout de structures de santé et de meilleurs moyens que certaines villes du nord ? La pénurie relative de praticiens spécialisés demeure le souci majeur qui touche le secteur, qui a connu tout de même une nette amélioration. A noter qu’un enfant de 4 ans, du quartier populaire de Mekhadma, est décédé vendredi en réanimation à la suite de complications après une piqure de scorpion. Une autre fillette du même âge provenant du quartier de Soukra, victime d’envenimation scorpionique, se trouve actuellement dans le coma.