La mise en place d’une stratégie de communication nationale reste le seul moyen pour vulgariser le prélèvement à partir de donneur cadavérique et inciter les familles à admettre ou à accepter ce type de don, estime l’Association algérienne de don d’organes Biloba (Adob), qui précise que le don d’organes en Algérie est actuellement effectué à 100% à partir de donneurs vivants.
Selon cette association, «il n’y a pas une activité routinière sur le donneur cadavérique au niveau des structures autorisées au prélèvement». Les chiffres de l’association indiquent que parmi les 20.000 malades en insuffisance rénale chronique terminale, seul le tiers aurait besoin d’une greffe. «Afin de faire face à cette situation, il faut promouvoir le don d’organes, que ce soit le donneur vivant apparenté, à partir duquel il est possible de prélever un rein, un lobe de foie ou les cellules souches hématopoïétiques, ou bien le donneur décédé à partir duquel il est possible de prélever la cornée, la peau et les organes : les reins, le cœur et le foie», relève un représentant de l’association qui insiste certes sur le développement des greffes à partir de donneurs vivants, mais, en parallèle, passer au donneur en état de mort encéphalique.
Pour ce faire, l’intervenant insiste sur l’encadrement juridique du don d’organes dans le projet de loi sanitaire, la mise en place de la logistique nécessaire, notamment les équipes médicales et l’instauration de la confiance du grand public vis-à-vis du système de santé.
Des conditions qui, selon lui, relèvent du rôle du ministère de la Santé.
«Nous ne pouvons pas faire de greffe si le système de santé ne s’améliore pas. Il faut l’améliorer, pour arriver à instaurer une confiance qui va permettre de supprimer les obstacles qui entravent le don d’organes», dit-il encore.
S’agissant du refus des familles des donneurs cadavériques auquel est confrontée la greffe d’organes, le représentant de l’association pointe du doigt le manque d’informations. «Il ne faut pas parler de manque de culture, car la culture n’est pas innée, mais elle est acquise. Il s’agit plutôt de manque d’informations, d’où la nécessité d’établir une stratégie de communication nationale afin de fournir toutes les informations autour du don d’organes qui vont permettre la prise de décision au sein des familles», explique-t-il.