par Yazid Alilat
C’est ce qu’a laissé entendre, hier lundi, le directeur général de l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL), Mourad Alim.
Il a expliqué dans une intervention à la Radio nationale que «nous avons mis en place une stratégie de développement de la production du lait avec l’installation, le 12 février denier, du Conseil national interprofessionnel du lait (CNIFLAIT)». Le CNIFLAIT a pour mission, a-t-il dit, «de gérer la filière avec différents secteurs du lait (producteurs, collecteurs et laiteries)». M. Alim a rappelé que «le développement de la production laitière est une industrie très importante, la plus grosse de l’agriculture», avant de souligner que «nous avons 900.000 vaches laitières, 1/3 moderne, et le reste sont des vaches laitières locales.
En plus, nous avons 200.000 producteurs laitiers». Pour les approvisionnements en poudre de lait, il a affirmé que «nous sommes à l’heure actuelle à près de 600 millions de dollars d’importations, et on était il y a trois ans à 400 millions de dollars. Nous importons une moyenne de 200.000 tonnes de poudre de lait par an, alors que le secteur privé et les laiteries importent 60% de la facture de lait, et vont directement vers les dérivés du lait». C’est ce qui explique, a-t-il indiqué, que «la facture des importations du lait atteint 1,3 milliard de dollars». Selon le DG de l’ONIL, «60% des importations de poudre de lait sont entre les mains du secteur privé». Pourtant, la production locale de lait cru peut atteindre de bons niveaux de rendement, explique-t-il, car il y a dans le sud du pays «des exploitations avec des élevages de 200, 300, voire 1.000 vaches laitières». D’autre part, il a souligné que l’Etat a mis en place des mesures incitatives pour le développement de la filière, dont des primes de 12 DA/l pour les éleveurs, de 5 DA/l pour les collecteurs, de 4 DA/l pour la laiterie qui utilise la poudre de lait et 6 DA/l pour les laiteries qui utilisent le lait de vache cru, en plus des aides pour le matériel d’irrigation, de traction et de mise en place des étables. Dans ce schéma de production, le DG de l’ONIL a indiqué qu’il y a au niveau national trois groupes d’appui à la production d’élevage (Gapel) installés dans les bassins laitiers de Souk Ahras, à Blida et Relizane. Pour atteindre les besoins de la demande nationale en lait, il a expliqué par ailleurs que «nous avons besoin de 200.000 têtes bovines, qui produiraient autour de 20 litres/jour par vache, et donc une moyenne de 6.000 l/an». «C’est faisable à moyen terme», estime-t-il, et «on pourrait régler le problème de l’importation de la facture de lait». «Nous avons de très bons élevages à Naâma et Adrar», a-t-il ajouté, avant de souligner que «l’adaptation de la vache moderne au sud du pays permet d’atteindre les 90 l/an par habitant.
Cela peut être atteint et peut se faire très facilement, car nous produisons actuellement 70% de nos besoins». D’autre part, M. Alim a indiqué que le sachet de lait à 25 dinars pose des problèmes pour ceux qui font de l’élevage, car «tous les laits produits en Algérie partent vers les produits dérivés, c’est très lucratif». Il a annoncé également qu’il n’y aura pas de hausse du prix du lait, qui reste à 25 dinars.