Selon le groupe bancaire français Crédit Agricole : La gouvernance se détériore dans toute la région Mena

Selon le groupe bancaire français Crédit Agricole : La gouvernance se détériore dans toute la région Mena

Pour le groupe bancaire français, la qualité de la gouvernance et la stabilité du développement économique sont généralement très fortement corrélées.

“Au-delà de la perception réelle que l’on peut avoir en allant sur le terrain, deux sources solides permettent de déterminer la qualité de la gouvernance et de l’environnement des affaires d’un pays”, souligne le groupe bancaire français, citant, notamment, les indicateurs de la Banque mondiale et le classement CPI (indice de corruption) de l’ONG Transparency International.

La Banque mondiale publie également un indicateur un peu plus controversé, “Doing Business” spécifiquement orienté sur le climat des affaires. “Les changements constatés par ces indices dans les pays du Moyen-Orient permettent de déterminer l’évolution de la gouvernance politique, économique et sociale depuis quelques années”, relève le groupe Crédit agricole.

Première constatation : “La qualité de la gouvernance est globalement moyenne ; la moyenne régionale étant tirée vers le haut par les pays du Golfe où les critères concernant l’État de droit, la qualité réglementaire et la lutte contre la corruption sont nettement au-dessus des autres pays de la zone.” Mais elle est, aussi, tirée vers le bas par les pays en guerre civile où l’État de non-droit prédomine et où l’on constate un effondrement des institutions. “Mais, globalement, depuis les Printemps arabes de 2011, la gouvernance se détériore sur pratiquement tous les critères”, soutient le groupe bancaire français. Concernant l’État de droit, note-t-il, seuls la Tunisie et l’Iran s’améliorent, tous les autres pays stagnent ou chutent dans les classements.

C’est notamment le cas du Liban et de l’Algérie qui ont le plus baissé et qui, en 2017, occupaient les 165e et 169e rangs sur 209 pays. “On retrouve des évolutions assez similaires concernant la lutte contre la corruption”, ajoute le Crédit Agricole, relevant que l’économie informelle reste élevée dans la péninsule Arabique hors pays du CCG, ainsi qu’au Maghreb où elle peut atteindre jusqu’à 50% du produit intérieur brut (PIB). Trois critères sur les six de la Banque mondiale identifient la qualité du politique et des institutions.

Dans ce domaine également, constate le groupe bancaire français, en dépit de l’apaisement récent des conflits en Syrie et en Irak, le risque politique est non seulement assez élevé, mais également en détérioration. “Lorsque l’on croise les deux principaux critères de stabilité et de responsabilité politique, seuls cinq pays se situent dans la zone des risques faibles à modérés.

À l’autre extrémité, on retrouve logiquement dans les risques très élevés les quatre pays en guerre civile et l’Égypte à la frontière de la zone de risque fort où se situe la majorité des pays de la région”, souligne le Crédit Agricole.

L’Algérie se situe dans la zone à risque politique fort. Pour le groupe bancaire français, la qualité de la gouvernance et la stabilité du développement économique sont généralement très fortement corrélées. “L’amélioration de la gouvernance au Moyen-Orient et en Afrique du Nord est une condition nécessaire au maintien de la confiance des investisseurs et donc à la poursuite du développement économique de la région”, estime le groupe Crédit Agricole. Ce dernier soutient que pour la plupart des pays, “les niveaux de corruption élevés, liés à un déficit de confiance dans les institutions publiques, rendent les investisseurs très prudents dans leur approche financière, préférant souvent se concentrer sur les secteurs d’exportation de matières premières”.

Meziane Rabhi