Toutes les prérogatives de l’administration seront, désormais, du ressort exclusif de la nouvelle Autorité nationale indépendante des élections.
M. Kebci – Alger (Le Soir) – C’est ce que le ministre de la justice et garde des sceaux a soutenu, hier mardi, lors de sa présentation du projet de loi organique modifiant et complétant la loi organique relative au régime électoral et celui relatif à l’Autorité nationale indépendante des élections, par-devant les membres de la commission des affaires juridiques et administratives et des libertés de l’assemblée populaire nationale (APN).
Et à Belkacem Zeghmati d’ajouter que cette instance jouit d’une autonomie totale et ses prérogatives lui permettent d’organiser et de surveiller les élections dans toutes leurs étapes. Il dira qu’une fois ces deux projets de loi adoptés par le parlement dans ses deux chambres, l’administration observera une totale impartialité le long du processus électoral, elle qui se limitera à assister l’opération électorale de toute la logistique pour permettre à la future instance d’accomplir ses missions dans les meilleures conditions possibles.
Ces deux projets de loi seront débattus, aujourd’hui mercredi, en plénière de l’assemblée populaire nationale avant leur adoption, demain jeudi. Ils seront aussitôt transmis au bureau du conseil de la Nation la semaine prochaine pour les mêmes motifs avant leur publication au journal officiel. Une célérité dictée par la nécessité pour le pouvoir de tenir au plus vite une élection présidentielle qu’il présente comme étant la solution à la crise que connaît le pays, avec comme priorité de remédier à la vacance au plus haut sommet de l’Etat par l’élection d’un nouveau président de la république qui, lui, se chargera des réformes nécessaires à même de matérialiser les revendications du changement réclamé avec insistance par le peuple. A noter que ces deux projets de loi instituant cette haute Autorité nationale indépendante des élections et amendant la loi portant régime électoral ont été l’œuvre de l’Instance nationale de dialogue et de médiation au bout de concertations menées avec des acteurs politiques, des organisations de la société civile qui se recrutent, ceci dit, tous ou presque au sein de l’ex-allégeance ou agissant à sa périphérie, nombre de partis, d’organisations, d’acteurs de la société civile et surtout le mouvement populaire rejetant dans le fond et dans la forme le processus électoral ainsi engagé. Preuve en est que pendant que le ministre de la justice et garde des sceaux présentait les deux projets de loi à la chambre basse du parlement, des milliers d’étudiants, épaulés par de nombreux citoyens, réitéraient, à l’occasion de leur 29e mardi de contestation, leur rejet de l’élection présidentielle projetée. Un scrutin qui, selon la conviction du chef de l’Etat intérimaire qui s’exprimait, avant-hier lundi, au conseil des ministres, sera «entouré des garanties requises pour l’organisation dans les délais convenus, dans un climat empreint de sérénité et d’entente par les deux projets de loi adoptés à l’occasion».
Une élection présidentielle «incontestable, unique voie constitutionnelle et seule solution démocratique raisonnable pour permettre au pays de sortir de cette crise», ajoutera Abdelkader Bensalah pour qui cette élection constitue une «première réponse aux aspirations légitimes de notre peuple, afin qu’il choisisse en toute souveraineté, liberté et transparence, la personnalité à qui il souhaite confier le mandat de conduire le changement et de satisfaire le reste des revendications populaires légitimes».
M. K.