En raison des agissements néfastes de nombreuses sociétés polluantes et lesquelles échappent pour le moment à tout contrôle, le lac Fatzara représente un véritable catalyseur de déchets de toutes sortes.
“La catastrophe écologique, qui a frappé récemment une partie du fond marin d’Annaba, est un phénomène naturel”, ont confirmé les résultats des analyses du laboratoire de l’Observatoire national de l’environnement et du développement durable. C’est ce qu’a annoncé, hier, le directeur de l’environnement d’Annaba, M. Boudalia. Les résultats des analyses, qui ont ciblé les eaux usées des agglomérations implantées en amont de l’oued Seybouse, révèlent “un environnement plutôt acceptable ; à part l’existence du DBO/5, une substance colorante qui engendre un manque d’oxygène dans l’eau”. C’est un phénomène naturel qui résulte de l’apport des eaux charriées au lendemain des averses torrentielles qui se sont abattues sur la partie haute de la région ciblée par l’enquête en question. La même source précise à ce sujet que “ces précipitations ont participé à l’apport d’une importante turbidité ayant engendré un manque de transparence et une forte colorisation boueuse, qui ont contribué à l’asphyxie des poissons d’eau douce”.
Notre interlocuteur estime qu’il s’agit du même phénomène qu’a connu la wilaya de Béjaïa, il y a quelques années. Pointé du doigt dans la catastrophe écologique qui a frappé une partie des côtes annabies par les habitants de deux cités implantées sur les deux rives de l’embouchure de la Seybouse, le complexe des fertilisants Fertial est ainsi disculpé à l’issue de ces résultats d’analyses. En effet, l’implication de Fertial, dont les installations sont presque toutes équipées de prétraitements, efficaces pour la plupart, dans le cadre de Contrat de performances environnementales, a été totalement écartée dans cette affaire, apprend-on auprès du service de l’environnement de la wilaya d’Annaba. Cependant, des experts nationaux hautement qualifiés en matière d’environnement estiment que les conserveries de la tomate industrielle implantées sur les deux rives de la Seybouse pourraient avoir participé aussi à cette catastrophe. Ils affirment que la période de la transformation de la tomate industrielle à l’échelle planétaire reste des plus délicates. “Le nettoyage des cuves, dont les eaux utilisées nettoyage des cuves, dont les eaux utilisées pour la circonstance seront dans la plupart des cas directement jetées dans l’oued sans épuration préalable, entraînera automatiquement des dégâts incalculables. C’est pour cela qu’il faut accompagner les opérateurs dans la réalisation des conserveries, tout en exigeant l’installation, pour chacune d’elles, des stations de traitement des eaux”, dira notre interlocuteur qui a préféré garder l’anonymat.
À Annaba, les services spécialisés ont découvert un nouveau “gros pollueur”, dont les eaux se jettent dans le Seybouse : le lac Fatzara. En effet, en raison des agissements néfastes de nombreuses sociétés polluantes et lesquelles échappent pour le moment à tout contrôle, le lac Fatzara représente un véritable catalyseur de déchets de toutes sortes.
Nous sommes en présence d’un conglomérat de liquide visqueux et vaseux renfermant des vecteurs de maladies infectieuses, surtout quand on sait que l’oued Seybouse est alimenté en partie par les eaux de ce lac par l’intermédiaire de canaux (un sur l’oued Boudjemia et l’autre sur l’oued Meboudja).
Son cours est très irrégulier, avec un débit variant de 0 à 100 m³/s mais peut atteindre les 630 m³/s pendant les périodes de fortes averses. Au mois de mars dernier seulement, l’entreprise Protuil, implantée dans la zone industrielle de Berrahal, a été fermée pour atteinte à l’environnement.
Située dans la même zone, Naftal a été mise en garde après les résultats d’analyses faisant état de la présence d’huiles usagées au périmètre de Fatzara.