Le pouvoir d’achat des Algériens ne cesse de se dégrader après la chute des prix du pétrole. Tel est le constat dressé par la Ligue algérienne de la défense des droits de l’Homme (LADDH), qui se livre à une analyse alarmante au sujet de la pauvreté dans notre pays.
Ainsi, d’après une étude réalisée récemment par les bureaux des wilayas de l’ONG, et rendue publique à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, célébrée chaque année le 17 octobre, un algérien sur trois vivrait en dessous du seuil de pauvreté. À cet effet, l’ONG a tiré, par le biais d’un communiqué de presse, dont notre rédaction a obtenu une copie, la sonnette d’alarme sur la pauvreté en Algérie.
L’étude qui a porté sur un échantillon de 4 500 ménages choisis dans les différentes régions du pays, a permis de constater que les pauvres représentent 35% de l’effectif global.
« Au total, 93% des personnes interrogées par l’étude ont indiqué que leurs conditions de vie économique et sociale, avant la chute des prix du pétrole, était beaucoup mieux qu’actuellement », déplore l’ONG.
Cette réalité, estime la Ligue, «longtemps dissimulée par les pouvoirs publics».
En effet, selon les chiffres fournis par les pouvoirs publics, à leur tête le ministère de la Solidarité nationale, ils seraient entre 1,7 million à 2 millions de familles démunies recensées en 2016. Rappelant que le chiffre a été communiqué par la ministre de la Solidarité, Mounia Meslem lors de son passage sur la chaîne 3 de la Radio Algérienne le jeudi 09 juin 2016, à l’émission l’Invité de la rédaction, la Ligue affirme que celui-ci serait bien plus élevé selon la Société civile, qui les évaluent à 10 millions. Pour rappel, la ministre avait reconnu ne pas pouvoir identifier, pour le moment, qui parmi les Algériens sont démunis et ceux qui ne le sont pas.
Par ailleurs, l’étude a précisé que le pouvoir d’achat des Algériens « s’est dégradé de 60% » depuis la chute des prix du pétrole en 2014, et ce, en raison de la hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires de première nécessité. Ainsi, il est à constater, selon la LADDH que des personnes font face soit à des difficultés pour maintenir un mode de vie modeste ou tout simplement pour survivre au jour le jour.
Allant dans le même ordre d’idées, l’ONG rappelle qu’une récente étude réalisée par des enseignants chercheurs, et organisée par l’université d’Alger-3, le 09 décembre 2014, à l’occasion d’un colloque international sur l’évaluation des politiques de lutte contre la pauvreté dans les pays arabes à l’heure de la mondialisation, a révélé qu’un Algérien sur deux (20 millions ) vit sous le seuil de pauvreté et dans des conditions sociales déplorables. Dans un autre sillage, l’ONG déplore que l’économie nationale se résume à une répartition de la rente où affirme seuls 10% d’Algériens détiennent 80% des ressources du pays.
« Une situation très inquiétante et qui confirme que la faille s’agrandit entre les classes du peuple de façon inédite dans l’histoire de l’Algérie.
Plus loin, l’ONG a pointé du doigt la politique économique du pays, qui selon elle « s’éloigne de plus en plus du développement de la richesse et de l’accès de tous à ce développement». Mais au-delà de ces chiffres, la LADDH est persuadée qu’un Algérien sur trois vit en dessous du seuil de pauvreté.