Selon une étude du CREAD : La sécurité alimentaire est fragile

Selon une étude du CREAD : La sécurité alimentaire est fragile

L’Algérie dépend encore des marchés extérieurs pour plusieurs produits. L’Etat recourt aux subventions pour permettre aux ménages d’acquérir certains produits alimentaires.

La sécurité alimentaire est encore un objectif à atteindre pour l’Algérie. «La situation de la sécurité alimentaire en Algérie est marquée encore par beaucoup de fragilités liées notamment à la dépendance aux marchés extérieurs et au recours aux subventions publiques», c’est ce qui est ressorti de l’étude présentée hier à Alger par des chercheurs du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread).

La directrice de la division agriculture et environnement au Cread, Amel Bouzid, qui a présenté l’étude en question, a indiqué que le taux de couverture de la production locale des besoins du marché algérien sont de 30% seulement pour les céréales, 30% pour le lait, 5% pour les huiles alimentaires et 0% pour le sucre.

«Dans les décennies futures, l’Algérie sera de plus en plus dans l’incapacité de poursuivre dans la même voie et de recourir aux mêmes solutions, car, au-delà des risques liés à la volatilité des prix sur les marchés internationaux, qui constitue une variable externe non maîtrisable, il y aura un risque aggravé lié au changement climatique qui créera davantage de difficultés au secteur agricole domestique pour garantir le maintien des taux de croissance actuels», a averti en outre Amel Bouzid.

Concernant les possibilités d’accès des ménages à l’alimentation, l’étude note que celles-ci ont été renforcées par les politiques menées en vue de favoriser l’emploi et donc les revenus pour les ménages, à travers des investissements massifs dans les grands chantiers d’extension et de modernisation des infrastructures, la promotion de l’habitat, le développement du crédit à l’investissement et le soutien des projets de développement rural dans les communes les plus pauvres et enclavées. Toutefois, des poches de pauvreté subsistent encore tant en milieu urbain qu’en zone rurale, selon l’étude, précisant qu’il y aurait 1 256 165 ménages considérés comme démunis et nécessitant une aide directe, d’après les données collectées dans 40 wilayas.

En outre, l’accès à une alimentation suffisante et saine reste insuffisant pour les titulaires de faibles revenus, vu le prix relativement cher des viandes, des fruits et légumes.

S’agissant du critère de la qualité, la ration alimentaire est déséquilibrée, car la place occupée par les blés est très importante et celle des protéines et des matières grasses encore trop basse, ce qui conduit à la hausse des maladies non transmissibles. L’étude présentée hier s’est intéressée particulièrement, a fait remarquer en outre la directrice, aux facteurs et stratégies pouvant avoir une forte influence sur la disponibilité des aliments, les possibilités d’accès à ces aliments pour l’ensemble des catégories sociales, ses formes d’utilisation ainsi que la durabilité de l’état de sécurité alimentaire.

A ce propos, l’étude souligne que la croissance effective des disponibilités en produits agricoles, par l’accroissement des rendements et l’extension des superficies cultivées, est encore insuffisante notamment pour les produits de base tels que les blés, les légumineuses et le lait, alors que ces déficits structurels constatés ont été comblés par des importations de plus en plus massives. «L’accroissement de la production agricole, même s’il reflète l’effort considérable engagé, reste toujours bien en-deçà d’une demande croissante deux fois plus rapidement durant la même période, sous le double effet de la reprise de la croissance démographique et de l’amélioration des revenus moyens des ménages, d’où le creusement de l’écart entre l’offre et la demande, imposant une hausse continue des volumes des denrées alimentaires importées», note cette étude.

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