Voilà aujourd’hui sept années passées après le séisme qui a frappé de plein fouet la ville de Boumerdès qui n’en a gardé plus aucune séquelle visible, n’empêche que son impact était tel qu’elle en a retenu beaucoup de leçons pour l’avenir, avec un bilan notamment de 1.391 pertes en vies humaines, de 3.444 blessés ainsi que des dégâts matériels estimés à plus de trois milliards de dollars.
Cela dit, ce bilan ne reflète pas intégralement le choc qu’a vécu la population de Boumerdès. D’ailleurs, la plupart des habitants, selon l’expression d’une majorité, a cru voir arriver le « jour du jugement dernier » soit la fin du monde.
Beaucoup disent, toutefois, que la douleur tend à s’estomper aujourd’hui pour peu que la leçon soit retenue. Cependant, il y a lieu de rappeler que les dégâts, occasionnés par ce séisme, qui a atteint 6,8 degrés sur l’échelle de Richter, ont été estimés à près de 100.000 logements, dont 10.000 sont totalement détruits. Cela dit, ces dégâts, en plus des établissements publics administratifs, éducatifs et sanitaires et autres infrastructures routières et réseaux divers, ont incité les autorités du pays, en premier lieu, à considérer désormais l’ensemble des projets de construction à travers le pays avec bien plus de vigilance.
En deuxième lieu, ils doivent revoir essentiellement le classement de cette région, dont le niveau de risque sismique qui a été évalué à deux et qui a été porté à trois, entraînant ainsi une révision et une requalification de tous les projets de construction, tant ceux en réalisation, que ceux à venir.
Pour sa part, le responsable de la DLEP a attesté que ce violent séisme est, également, à l’origine du lancement d’études spécialisées, qui ont permis de déterminer la ligne sismique et son épicentre qui ont été prises en considération dans l’élaboration des PDAU de la wilaya, dont la révision est d’ailleurs toujours en cours.
Atitre de rappel, les 32 communes de la wilaya de Boumerdès ont été immédiatement déclarées sinistrées suite au séisme ayant conduit à la désignation de 96 sites à travers la région pour l’implantation de plus de 15.000 chalets, pour abriter provisoirement près de 15.000 familles sinistrées.
Sept ans après, une majorité écrasante de ces familles a pu bénéficier de logements décents, mais ces mêmes chalets ont été redistribués à d’autres personnes non sinistrées, dans le cadre du social, constituant ainsi une lourde charge pour l’Etat, selon le wali de Boumerdès, qui déplore leur état de détérioration au regard à leur durée de vie limitée.
Selon le même responsable, il est question de la mise en place d’une stratégie pour surmonter cet impact négatif résultant de l’occupation de ces chalets, en inscrivant à la réalisation un programme de logements sociaux au profit de leurs résidents, et ce après une étude au cas par cas de leur situation.
Cependant, il y a lieu de souligner que l’Etat s’est montré présent dès le lendemain du séisme par la mobilisation de tous les moyens matériels et humains à même d’assurer une prise en charge efficiente et immédiate des séquelles de cette catastrophe.
En effet, le wali a déclaré, en ce sens, qu’une enveloppe de plus de 78 milliards de DA, équivalent à 7 milliards de dollars, a été dégagée dans l’urgence pour ce faire et qui fut répartie notamment sur nombre de programmes sectoriels, plans communaux, fonds de solidarité nationale, logement, catastrophes et des aides, et ce en plus d’une dotation consacrée à la réalisation de 8.000 logements au profit des sinistrés du séisme. Sur ce programme, la wilaya a réceptionné, à ce jour, quelque 7.350 logements, soit un taux de concrétisation estimé à 91 %, au moment où les 650 unités restantes sont en cours de réalisation.
D’ailleurs, quelque 6.848 familles sinistrées, dont les habitations ont été classées dans la catégorie rouge, ont été relogées dans des logements neufs réalisés au titre de ce programme, 3.271 autres familles ont reçu des aides directes pour la reconstruction de leurs habitations ou l’acquisition de nouvelles, tandis que les 500 familles restantes, soit 4 % de la totalité des sinistrés, le seront dés réception de logements dans leurs communes d’origine, conformément à leurs voeux de ne pas être transférés vers d’autres localités, où il y a disponibilité de logements. Par ailleurs, une enveloppe considérable, est-il relevé, a été affectée à la réfection et la réhabilitation de 85.738 logements endommagés à des degrés divers.
En outre, les établissements du secteur éducatif furent les plus touchés, selon la même source, qui, d’ailleurs, se félicite de la réhabilitation de quelque 332 lycées, CEM et écoles primaires ainsi que de la reconstruction de 31 autres structures des mêmes cycles, en plus de la réfection de 67 structures relevant de l’enseignement supérieur. Pour ce qui est du secteur de la santé, la wilaya a réussi le défi de refaire à neuf l’hôpital de Thenia ainsi que les deux centres hospitaliers à Zemmouri et Thenia, plus la réhabilitation notamment de 3 hôpitaux, 10 blocs opératoires et 58 centres hospitaliers.
D’autre part, la même période a vu la réhabilitation en l’occurrence de 10 ouvrages d’art, la réfection des ports de Zemmouri et Dellys et la reconstruction du pont de Baghlia, parallèlement au renouvellement de 180 km de réseaux AEP, 100 km de conduites d’évacuation des eaux usées, la réfection de 5 km de conduites de gaz et de 74 km de lignes électriques. Egalement, quelque 63 mosquées ont bénéficié de travaux de restauration ou réfection, au même titre que la Maison de la culture de Boumerdès, 10 centres culturels de la wilaya et les théâtres des Issers et Bordj Menaiel.
F. Belloul