Le fraîchement nommé «ministre d’Etat, représentant spécial du président de la République», Abdelaziz Belkhadem vient de faire des déclarations qui témoignent du nouveau cap pris par le clan de Bouteflika concernant la communication sur l’état de santé du président candidat. M. Belkhadem a expliqué, lors d’un entretien sur la chaine Dzair Tv que le chef de l’état était sérieusement handicapé. L’ancien secrétaire général du FLN a déclaré à propos de Bouteflika : « Ses muscles ont été atteints. Il poursuit toujours une rééducation fonctionnelle pour retrouver ses fonctions. Mais cela ne veut pas dire qu’il a perdu ses facultés d’analyse ». À travers cette déclaration, on comprend bien que les proches du chef de l’état sont plus enclins à reconnaître que le président est malade.
Abdelaziz Belkhadem a ensuite concédé que le président perdait parfois sa voix. En effet, face à la remarque du journaliste de Dzair TV, concernant le chef de l’état et son incapacité à parler comme on l’a vu lors de son intervention au Conseil constitutionnel, Belkhadem a bien voulu reconnaître : « C’est vrai. Il lui arrive de perdre la voix. Mais parfois, il récupère ses facultés vocales».
Les aveux de Abdelaziz Beklhadem ne sont pas les premiers dans ce sens, de la part des soutiens du président puisqu’il y a quelques jours seulement, Ahmed Ouyahia avait lui aussi, déclaré que Bouteflika n’était «plus ce qu’il était il y a 15 ans».
Ces déclarations qui changent des discours de Amar Saadani, Amara Benyounès ou Abdelmalek Sellal, qui n’ont pas arrêté d’essayer de faire croire que le président était en excellent état de santé, sont t-ils des calculs politiciens ou des signes de résignation de ceux qui entourent Abdelaziz Bouteflika ? Et bien, beaucoup pensent, que c’est tout simplement le moyen qu’ont trouvé Belkhadem, Ouyahia et les autres pour rassurer encore une fois sur la capacité de leur candidat à tenir son rôle, malgré quelques faiblesses physiques.
Enfin, le risque avec ce genre de déclarations, c’est de conforter l’idée selon laquelle, si Bouteflika est réélu, l’Algérie sera gouvernée non pas par un président choisi par le peuple mais par une autre équipe qui sera dépourvue de toute légitimité.