A. LOUCIF
De nombreuses familles, souvent accompagnées de leurs enfants, venues des quatre coins du pays ont pris d’assaut les magasins du marché Dubaï, à moins de deux semaines de la célébration de la fête de l’Aïd El Fitr.
C’est l’occasion pour eux d’acheter les vêtements de l’Aïd El Fitr, qui est d’abord la fête des enfants. Lors de notre tournée, nous avons rencontré plusieurs visiteurs qui n’ont pas cessé de se plaindre de la flambée des prix pour cette année. Ces derniers ont également dénoncé le diktat imposé par les commerçants à chaque occasion. Pourtant, la qualité des produits de ce marché inondé de produits made in China laisse à désirer. La plupart des commerçants commandent des produits de deuxième, voire troisième choix, en l’absence totale du contrôle de la qualité. La hausse des prix décourage plus d’un.
Selon certains visiteurs, ce marché était dans un passé récent une bonne alternative pour les ménages à faible revenu. A noter que le marché Dubaï est fréquenté quotidiennement par des milliers de visiteurs venus notamment des wilayas de l’est et de Tunisie. Selon Mohamed, la cinquantaine, accompagné de sa femme et ses enfants, les prix appliqués cette année ne sont pas à la portée d’une famille moyenne. « Moi, je suis venu pour acheter des vêtements pour mes enfants. Les prix affichés m’ont surpris. Imaginez-vous, une robe pour une fille de 8 ans coûte entre 4 000 et 9 000 DA. Cela fait une heure que je sillonne les rues pour trouver des vêtements à prix raisonnables. Je ne sais pas si je peux satisfaire toutes les demandes de mes enfants », a précisé ce travailleur journalier. Et d’ajouter que la différence entre cette année et l’année passée est entre 1 000 et 1 500 DA.
Pour un jeune venu de la wilaya de Skikda, les prix des vêtements notamment ceux des enfants sont exorbitants, tout en ajoutant que qu’ils ont augmenté cette année de 20%. « J’ai constaté que les prix des vêtements des enfants sont excessivement cher. Un ensemble d’un enfant de 2 ans vaut entre 4 000 et 8 000 DA », renchérit-t-il. Lors de notre virée, nous avons visité plusieurs magasins de vente des vêtements pour constater les prix affichés par les commerçants. Dans un magasin de vente des vêtements pour enfants, une simple tenue pour fillette de deux ans est proposée entre 4 000 et 8 000 DA, alors qu’une tenue pour un petit garçon ne dépassant pas les trois ans vaut entre 4 500 et 7 000 DA. Pour les chaussures des enfants, les prix commencent à partir de 2 850 DA. Pour les vêtements des hommes, le prix d’un pantalon importé de Turquie est cédé entre 4 000 et 5 500 DA. Pour les femmes, c’est le même constat, car les prix des robes exposées dans les différents magasins sont affichés à 4 000 DA et plus. Pour avoir l’autre son de cloche, nous avons interrogé certains commerçants qui n’ont pas caché la flambée des prix. « Les frais de location ne cessent d’augmenter d’année en année.
Pour louer un local ici, il faut dépenser 20 millions de centimes, et il faut payer la location de deux ans cash. Aussi, nous rencontrons beaucoup de difficultés avec les procédures administratives pour réceptionner nos marchandises. Les produits exposés représentent un stock de deux années. Ces derniers temps, nous chômons tout le temps », nous dira un commerçant. Par ailleurs, un autre commerçant a souligné que l’augmentation du prix de la devise a négativement influé sur les prix des vètements importés. Ce dernier a ajouté que le prix des vêtements localement fabriqués n’a pas changé. « Ces derniers temps, les grossistes turcs exigent le payement cash. Avant, ils acceptaient de nous faire des crédits, dont la règle a changé », ajoute notre interlocuteur. Selon certains observateurs, les commerçants de ce marché trouvent, depuis la Révolution du jasmin en Tunisie, leur compte car de nombreux Tunisiens font chaque semaine des visites au marché Dubaï à bord de bus, fourgons et véhicules particuliers.
Lors de notre visite, nous avons constaté que certains magasins affichent même des prix en dinar tunisien. Bien que les autorités locales de ville d’El-Eulma aient toléré depuis quelques semaines l’installation des tables et chapiteaux par les commerçants informels sur les trottoirs, les prix restent toujours élevés notamment pour les familles de la classe moyenne.