Messaoud Zeghar, un des plus riches et puissants hommes d’affaires algériens, connu pour avoir été un compagnon et ami fidèle à l’ex-président Houari Boumediène. Décédé en Espagne en 1987 et enterré au cimetière d’El Eulma, sa tombe a été retrouvée saccagée, indique un article publié aujourd’hui par certains médias locaux.
Suite à ce qui est arrivée à la tombe de Messaoud Zeghar, les services compétents se sont rendu sur le lieu de l’incident afin de s’enquérir des circonstances et entamer enquête permettant de mettre la main sur les responsables.
La commune sétifienne d’El Eulma a condamné dans son communiqué cet incident ayant touché la tombe de l’un des symboles et figures phares de l’Algérie, à savoir le défunt Moudjahid Messaoud Zeghar, tout en appelant à sanctionner et punir sévèrement les criminels responsables de l’incident.
Qui est Messaoud Zeghar, l’homme qui a fourni des armes au profit de la guerre de Libération ?
Le puissant homme d’affaire algérien et un des proches de l’ex-président Boumediène est né dans une famille de commerçants en 1926 à Setif, dans la commune d’El Eulma. Entrepreneur de génie, il est surtout connu pour avoir aidé la révolution algérienne contre le colonialisme français.
Celui qui avait pour nom de guerre Rachid Casa, avait participé à la guerre de libération en s’engageant dans l’achat d’arme au profit du FLN, et ce, en créant un des premiers ateliers de fabrication d’armement au Maroc. Outre son rôle déterminant pendant la révolution algérienne, Messaoud Zeghar entretenait des relations privilégiées avec de hautes personnalités du monde des affaires et de la politique aux États Unies.
Diplomate chevronné et homme secret
Les liens qu’il a tissés avec les Américains lui ont permis d’être l’émissaire du président Boumediène dans ce continent et de consolider les relations entre les deux pays notamment en ce qui concerne la question des ressources énergétiques.
Certains pensent que Messaoud Zeghar était un patriote qui servi l’Algérie pendant l’époque coloniale et postcolonial. Alors que d’autres estimes « qu’il était un vulgaire intermédiaire qui aurait bénéficié de son amitié avec le président Boumédiène pour s’enrichir frauduleusement sur le dos de l’Algérie », lit-on dans le journal Liberté.
Cet homme hors du commun a fait parler de lui dans la presse internationale après avoir été accusé de kidnapper sa sœur Dalila à Montréal en raison de son mariage avec un étudiant français en 1975. Messaoud Zeghar l’aurait drogué pour la rapatrier.
Enfin, il convient de préciser que le mystérieux homme d’affaire a été accusé sous l’ère de l’ex-président Chadli Bendjedid d’espionnage au profit d’une puissance étrangère. Suite de quoi, il a été emprisonné et « soumis à d’intenables tortures morales, voire physiques » selon un ouvrage intitulé « L’affaire Zeghar : Déliquescence d’un État, l’Algérie sous Chadli » dont l’auteur est Hanaf Taguemout.
Dans les années quatre-vingts, l’empire Zeghar connait une dégringolade, voir une faillite. L’homme d’affaire meurt le 21 novembre 1987 dans une chambre d’hôtel en Espagne, suite à une crise cardiaque.