A. LOUCIF
Des dizaines de jeunes chômeurs, originaires de la commune d’Ouled Adouane, située à une trentaine de kilomètres au nord-est de Sétif, ont organisé, durant toute la journée d’avant-hier, un sit-in de protestation devant la cimenterie de la Société des ciments de Aïn El-Kebira (SPA, CAEK) implantée dans cette même commune, pour réclamer leur droit à l’emploi.
Les jeunes protestataires n’ont pas manqué de dénoncer la politique de recrutement dans cette société tout en réclamant l’ouverture d’une enquête. «Cela fait plusieurs années que nous demandons des postes d’emplois pour les jeunes de notre région, qui souffre d’exclusion et de marginalisation. Nous avons organisé plusieurs mouvements pour attirer l’attention des responsables, malheureusement personne n’a voulu nous recevoir ni nous entendre», dira l’un de leurs représentants. «Bien que cette société se trouve sur le sol de notre commune, des emplois sont attribués à des personnes qui viennent d’autres communes, voire d’autres wilayas. Nous avons parmi nous des jeunes ingénieurs et des diplômés universitaires, la priorité n’a jamais été donnée à notre région», renchérit un autre très en colère.
Selon les dires des jeunes chômeurs, des dizaines de jeunes ont travaillé pour le compte d’une société égyptienne à la réalisation de la deuxième ligne de production et se trouvent depuis plus de trois ans sans emploi. «Avant l’achèvement des travaux de réalisation de cette deuxième ligne, les promesses qui ont été données pour nous recruter dans cette deuxième ligne n’ont malheureusement pas été tenues par les responsables de ladite société. Nous sommes déterminés à maintenir notre mouvement de protestation jusqu’à satisfaction de notre revendication», clamera un autre. Par ailleurs, les jeunes chômeurs n’ont pas manqué de dénoncer la mauvaise gestion du bureau de recrutement d’Ain El-Kebira qui n’a rien fait pour satisfaire les revendications «légitimes» des jeunes habitant à quelque cinq kilomètres de cette société. «On n’arrive pas à comprendre la politique de recrutement menée par ce bureau. Cela fait des années que nous frappons à la porte de cet organe, en vain», conclut notre interlocuteur.
A rappeler aussi que plusieurs jeunes chômeurs de la commune avoisinante de Beni Fouda ont, à maintes reprises, saisi les walis qui se sont succédé pour revendiquer un emploi dans cette société. Il convient de souligner que lors d’une réunion, il y a trois ans, qui a regroupé depuis le P/APC, le directeur de l’emploi et la directrice de l’Anem, il a été décidé d’accorder 10% des postes d’emploi ouverts à la deuxième ligne de la société aux jeunes de la commune de Beni Fouda. Selon les informations en notre possession, cette décision n’a pas été appliquée suite à l’affectation de l’ex-wali Mohamed Bouderbali vers la wilaya de Tizi Ouzou. Enfin, il faut souligner que la mise en service de la deuxième ligne de production de cette société en 2017 a permis la création de 1 500 postes d’emploi, dont 350 directs.