Depuis le premier cas diagnostiqué en 1985, le nombre de sidéens confirmés par le laboratoire national de référence au 30/06/2013 est de 1 422 cas de maladie déclarée et de 6 472 séropositifs. Des chiffres qui classent l’Algérie parmi les pays au plus bas profil épidémiologique avec une séroprévalence de l’ordre de 0,1%.
Cependant la connaissance réelle de cette maladie sexuellement transmissible (MST) et des moyens de sa transmission reste très faible notamment parmi les femmes.
Selon l’enquête réalisée par le ministère de la santé et de la Population, sous la direction de l’UNICEF (enquêtes par grappes à indicateurs multiples 2012-2013), la connaissance du sujet chez les femmes en âge de procréer (15-49 ans) est très faible.
69% des femmes pensent que les piqûres d’insectes sont un risque!
Sur les 28 000 ménages concernés par l’enquête, seules 9% des femmes âgées de 15-49 ans et 9% de celles âgées de 15-24 ans ont une connaissance approfondie de la prévention du VIH. Elles sont de l’ordre de 49% parmi celles ayant un niveau d’instruction supérieur.
L’étude relève que plus de deux femmes sur trois (69%) pensent que les piqûres d’insectes constituent un risque de contracter la maladie.
Les proportions les plus élevées des femmes mieux informées sur la maladie, y apprend-on, sont enregistrées parmi les femmes de niveau supérieur avec respectivement 23% parmi celles qui sont âgées de 15-49 ans et 20% parmi celles âgées de 15-24 ans.
L’enquête relève aussi que les femmes appartenant aux ménages les plus aisés ont une connaissance approfondie de la prévention du VIH. Cette connaissance est de 4% des femmes qui appartiennent aux ménages les plus pauvres.
Connaissance d’un endroit pour le dépistage du VIH, conseils et tests au cours des soins prénatals
Outre le fait qu’elles méconnaissent la maladie, la majorité des femmes ne connaissent même pas un endroit où l’on peut la dépister.
Près de 17% seulement des femmes connaissent un endroit où l’on peut se rendre pour effectuer un test du VIH.
Ce pourcentage atteint 36% chez les femmes de niveau d’instruction supérieur et 29% parmi celles qui évoluent dans les ménages les plus riches. En milieu urbain elles sont de 20% alors qu’elles ne sont que 12% à le savoir en milieu rural.
Par ailleurs, 5% des femmes âgées de 15-49 ans ont déjà été testées dont 2% parmi elles ont effectué le test au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête et 2% ont reçu le résultat du test.
Parmi les femmes ayant accouché au cours des deux années précédant l’enquête, le pourcentage de celles ayant bénéficié de conseils et de dépistage du VIH lors des soins prénatals est de 2% seulement avec 1% qui ont bénéficié du test de dépistage du VIH/Sida.
Des chiffres qui montrent qu’il reste beaucoup à faire dans le domaine de la prévention et de la vulgarisation de la maladie. Beaucoup reste à faire du côté des femmes pour les mettre en garde contre une maladie qu’elles peuvent contracter par méconnaissance des risques qu’elles encourent.
Attitudes bienveillantes envers les personnes vivant avec le VIH/SIDA
La méconnaissance de la maladie n’a, toutefois, pas engendré le rejet des personnes atteintes comme on l’a constaté ailleurs.
L’enquête algérienne relève qu’environ 92% des femmes interrogées qui ont entendu parler du SIDA sont d’accord avec au moins une attitude bienveillante à l’égard des personnes vivant avec le VIH et ce quel que soit le milieu de résidence.
A ce sujet, on ne relève pas de différences notoires entre les milieux socio-économiques. La compassion et la sollicitude sont les mêmes chez les femmes quelque soit leur âges ou leur milieux sociaux.