Tout investisseur désirant mettre son argent à Tizi Ouzou se voit dissuadé.
La wilaya de Tizi Ouzou souffre toujours de l’instabilité politique et de sa prise en otage politicienne ainsi que de l’écueil de la rareté du foncier. Ce qui pousse les investisseurs potentiels à aller à la conquête d’autres wilayas du pays en abandonnant carrément les projets qu’ils envisageaient de réaliser dans la région qui en a pourtant tant besoin. Les chiffres rendus publics, hier, par la direction de l’industrie et des mines de la wilaya de Tizi Ouzou illustrent, sans ambages, l’ampleur du retard en matière d’investissement qu’accuse la wilaya. Sur les 1 469 dossiers d’investissement déposés depuis 2011, seulement 17 ont réussi à être concrétisés sur le terrain. Seuls 17 projets ont enfin fini par entrer en activité depuis quelques mois, a précisé hier à la presse, Moula Hamitouche, directeur de wilaya de l’industrie et des mines.
Le responsable du secteur a indiqué que la raison principale de ce retard n’est autre que le crucial problème du foncier que vit la wilaya. Il a ajouté que la seule solution pour s’extirper de cet écueil consiste à encourager une répartition équitable des projets sur les 21 daïras que compte la wilaya et à ne pas se focaliser uniquement sur les grandes villes et le chefs-lieux de wilaya. Au volet des chiffres, la même source a indiqué que sur les 1 469 projets initialement proposés par les investisseurs, il n’a été retenu que 963 car les conditions exigées consistent en ce que les projets en question relèvent de l’industrie productive.
C’est cette dernière qui est encouragée et favorisée. Et sur les 963 projets retenus, 251 ont été ajournés pour une raison ou une autre, 452 ont été rejetés et 404 ont été acceptés car répondant à tous les critères exigés. Même sur ce nombre, il n’y a eu que 362 projets qui ont connu un suivi concrêt de la part des investisseurs et ont été ainsi classés comme étant des projets vivants. 44 seulement sont rentrés dans la phase de réalisation alors que 17 sont en phase d’activité. Une fois la totalité des 44 projets entrée en phase de mise en service, cela permettra la création de 2 139 postes d’emploi.
La globalité de ces 44 projets engloutira une manne financière de 15 milliards de dinars, a-t-on égalemenet appris. Sur les 44 projets en question, il y a lieu de préciser que 36 relèvent de l’industrie, cinq des services et trois du tourisme. Afin de tenter de régler le problème du foncier, déploré une infinité de fois par tous les responsables concernés, cinq autres zones d’activités sont envisagées encore dont deux dans la commune d’Aghribs, une à Bouzeguène, une à Timizart et une dernière à Ifigha. Cette «décentralisation» des lieux d’investissement pourrait constituer une vraie parade au ralentissement de l’activité économique dans la wilaya de Tizi Ouzou. Mais il existe un problème plus grave qui rend toute perspective d’investissement dans la wilaya des plus incertaines. Il s’agit de l’instabilité politique qui frappe la région de plein fouet.
Tout investisseur désirant mettre son argent à Tizi Ouzou se voit dissuadé à la dernière minute en voyant combien la wilaya est sujette à toutes sortes d’actions qui entravent l’économie et l’investissement. Il n’y a qu’à constater le nombre sans cesse croissant des actions de blocage des Routes nationales et des chemins de wilaya pour se rendre compte que le terrain n’est guère propice pour venir investir ici. Il faudrait d’abord que la stabilité et la sérénité reviennent dans la localité pour que les investisseurs, qui choisissent des cieux plus cléments, reviennent aussi et enfin à Tizi Ouzou. Mais pour cela, il faudrait d’abord que la région cesse d’être prise en otage comme une proie. Une prise de conscience de la part des citoyens concernant cette réalité est plus que jamais nécessaire et indispensable. Les vrais ennemis de la région devraient être démasqués pour que la wilaya de Tizi Ouzou puisse enfin connaître un envol économique réel qui profitera à tous ses enfants.