La crise budgétaire à Washington, qui provoque depuis mardi dernier la paralysie partielle des services fédéraux, est entrée samedi dans son cinquième jour.
A défaut de trouver une solution au blocage sur le budget, les élus de la Chambre des représentants ont approuvé dans la matinée à l’unanimité, par 407 pour et 0 contre, une mesure qui permettra aux 900 000 employés fédéraux en congés sans solde d’être payés rétroactivement pour tous les jours de travail perdus, lorsque la paralysie aura pris fin. Le Sénat devait s’exprimer sur la mesure plus tard samedi.
Depuis mardi matin, les administrations centrales des Etats-Unis sont en effet partiellement fermées et 43 % des effectifs ont été mis d’office en congés sans solde, selon les chiffres du site GovExec.
Le secrétaire américain à la défense Chuck Hagel a annoncé pour sa part la réintégration la semaine prochaine de « la plupart des employés civils » du Pentagone, sans pouvoir préciser quelles catégories de personnels sont concernées. Environ 400 000 employés de la défense font les frais de la paralysie budgétaire.
Dans son allocution radio-télévisée hebdomadaire, Barack Obama a appelé samedi les républicains qui bloquent l’adoption du budget au Congrès à le voterimmédiatement pour mettre fin à la paralysie de l’administration. « Allez-y et votez. Arrêtez cette farce. Mettez fin maintenant au ‘shutdown’ », a dit le président américain à l’adresse des élus républicains.
Le Sénat a déjà approuvé le budget et « il y a suffisamment d’élus républicains et démocrates à la Chambre des réprésentant prêts à faire de même, et à mettre fin immédiatement à la paralysie budgétaire », a dit Obama. « Mais l’aile droite du parti républicain ne veut pas laisser le président de la Chambre John Boehnersoumettre cette loi au vote ».
OBAMA « NE PAIERA PAS DE RANÇON »
Barack Obama affirmé qu’il « ne paiera(it) pas de rançon en échange de la remise en marche de l’administration. Et je ne vais certainement pas payer une rançon en échange du relèvement du plafond de la dette », a-t-il insisté.
Des propos réitérés dans une interview accordée à l’agence de presse américaine Associated Press. « Il y a eu hier au moins certaines déclarations [montrant] que le président [de la Chambre des représentants John] Boehner souhaite s’assurerque nous ne ferons pas défaut », a-t-il dit. « Et je suis prêt à parier qu’il y a suffisamment de voix à la Chambre des représentants actuellement pour faire en sorte que les Etats-Unis ne finissent pas en loques », a ajouté le président américain.
Des élus républicains ont en effet menacé de lier la question budgétaire à celle du relèvement du plafond légal de la dette, une prérogative du Congrès. Les Etats-Unis doivent atteindre le plafond de leur dette, actuellement situé à 16 700 milliards de dollars, le 17 octobre, et le Congrès doit approuver un relèvement de ce plafond pour éviter un défaut de paiement aux conséquences potentiellement catastrophiques.
« Pour aussi dangereuse que soit la paralysie budgétaire, une paralysie économique à la suite d’un défaut de paiement serait bien pire », a affirmé Obama. Le président américain a souligné qu’il serait « toujours prêt à travailler avec tous, dans chaque parti, sur les moyens d’améliorer la croissance, de créer de nouveaux emplois, et de mettre de l’ordre dans notre budget sur le long terme ».« Mais pas sous ces menaces visant notre économie », a-t-il averti.
Pour souligner son propos, Barack Obama a lu deux lettres d’Américains touchés par le « shutdown », habitant dans des régions conservatrices du pays.