Le process de la stratégie de relance du secteur de la pêche sera finalisé au cours de ce mois, a indiqué, hier, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi, lors de son passage au forum du quotidien El Moudjahid. «La stratégie que nous avons adopté vise en substance à changer les rapports structuraux dans le secteur», a souligné le ministre dans son intervention. Comme il a tenu à rappeler au parterre de journalistes que la nouvelle orientation a été élaborée suite à l’enquête menée en 2013 par ses services sur les chambres de la pêche avec la collaboration des professionnels. «L’enquête a ciblé trois niveaux d’intervention : ce qui se passe en mer, le débarquement des caisses de poisson sur les quais et enfin le circuit de commercialisation», a détaillé le ministre.
Non sans faire remarquer : «Les résultats de l’enquête sont très révélateurs sur quoi repose le secteur à son amont (la pêche) et à son aval (vente sur les étals des poissonniers).» Ainsi, d’après Ferroukhi l’enquête a révélé que la moyenne d’âge des professionnels de la pêche tourne autour des 40 ans. Quant à leur niveau scolaire il est tout juste moyen mais avec cette particularité que le gros de la troupe a été exclu du système scolaire. Troisième et dernière donne : l’activité de la pêche est le seul revenu pour 90% des gens de la mer.
À propos de la structure des prix des produits de la pêche, l’enquête a donné de nombreuses indications, mise en exergue par le ministre. «L’offre en produits de la mer est strictement saisonnière alors que la demande est continue», a indiqué le ministre. En d’autres termes, «la demande est nettement supérieure à l’offre», a signifié l’animateur du forum. Ce dernier a aussi révélé que la demande a ses déterminants dont «le principal est le pouvoir d’achat du citoyen, ce qui a créé un déséquilibre entre l’offre et la demande», a-t-il précisé. Et d’ajouter, toujours au sujet des prix pratiqués, qu’«en janvier 2014 nous avons fait une évaluation de ce que nous avons pu faire jusqu’ici».
Et de poursuivre, «nous avons admis que des corrections s’imposaient. Après concertations avec tous les intervenants dans le circuit nous allons nous atteler à développer le système de commercialisation le plus adapté». En d’autres termes, «il s’agira de mettre en place un système de commercialisation moderne et transparent», a-t-il affirmé. Notons que Sid Ahmed Ferroukhi s’est aussi prononcé sur les objectifs de son secteur. «Nous visons un volume de pêche de 200 000 tonnes à l’horizon 2020. Mais pour préserver nos ressources halieutiques des études préconisent qu’on ne doit pas dépasser les 110 000 tonnes. Et donc, pour comble, vue la différence sur l’objectif à atteindre nous sommes contraints de développer l’aquaculture», a informé le ministre.
À la problématique de la préservation des ressources halieutiques, Ferroukhi a fait connaître son approche. Ce dernier dira en substance qu’«il faudra s’accommoder en priorité d’une pêche responsable. Cela veut dire que nous devrons maintenir un niveau de volume de pêche qui puisse sauvegarder nos ressources halieutiques et surtout de continuer à avoir un regard plus scientifique sur elles. C’est devenu impératif quand on connaît les réserves de la mer Méditerranée qui sont estimées à seulement un million de tonnes pour une vingtaine de pays».
Et pour clore le débat, le ministre s’est dit convaincu que les moyens existent pour la mise en œuvre sur le terrain de la stratégie choisie.
Z. A.