Concernant le cinquième mandat du président Bouteflika, l’ancien Premier ministre Sid Ahmed Ghozali, énonce qu’aucune opposition a été faite. En effet c’est lors d’un entretien accordé ce samedi 4 août au journal français Le Télégramme, Sid Ahmed Ghozali précise que « le peuple a été corrompu par le pouvoir » et que « la population algérienne se tait parce qu’elle est dans une fuite en avant économique et sociale ».
En ajoutant: « La position du peuple vient de ce qu’il a été corrompu par le pouvoir. Pour vous donner un exemple : je ne suis qu’un seul des 100.000 anciens cadres de l’État qui soient pensionnés. On a multiplié par trois nos pensions en faisant comprendre que ce gouvernement est le seul pouvoir qui garantit les pensions », « Les gens craignent par conséquent pour leur avenir et perdent tout jugement libre. Ils ne se rendent pas compte – ce dont je suis sûr – que dans deux ou trois ans, le gouvernement ne pourra plus payer les pensions ».
« la prochaine élection présidentielle constitue un casting où chacun joue un rôle, l’enjeu n’est pas le changement du seul président car, pour lui, c’est tout le système qui doit changer ».
Concernant le printemps arabe, l’ancien premier ministre confirme : « l’Algérie a eu un printemps populaire avant tout le monde, seulement nous l’avons oublié ». En précisant : « C’était en octobre 1988. Il y a eu un soulèvement dans plusieurs villes du pays qui a fait 500 morts en une semaine. À la suite de ce soi-disant printemps arabe algérien, le pouvoir politique a changé la Constitution afin d’introduire le pluralisme, la liberté d’expression et d’association », a rappelé Sid Ahmed Ghozali pour qui « la Constitution de février 1989 n’a jamais été respectée jusqu’à maintenant ».