“L’Algérie enregistre chaque année une moyenne de plus de 1 million de naissances. Le nombre de nourrissons infectés dépassera les 40 000 cas, si l’on se réfère au taux de prévalence générale estimé à 0,1%”, soutient le spécialiste.
La transmission du virus VIH/Sida de la mère à l’enfant a été, hier, au centre des débats ouverts à l’occasion de la deuxième journée du
1er Congrès de la Société algérienne d’infectiologie (SAI) consacré aux maladies infectieuses. Les participants à cette rencontre scientifique organisée à l’hôtel El-Aurassi ont relevé, à cet effet, l’importance de développer le système de dépistage qui reste la clé de la prise en charge des séropositifs, notamment les femmes enceintes infectées par le virus. Pour le Dr Aït Ali, infectiologue exerçant à l’hôpital El-Kettar, qui a brossé un tableau plus au moins exhaustif sur les risques de transmission du virus de la mère au bébé, les femmes enceintes doivent être la première priorité dans la stratégie nationale de prévention et de lutte contre le sida qui est en train de se féminiser ces dernières années. Les futures mères contaminées qui échappent au dépistage “ne pourraient pas prétendre” à une véritable prise en charge thérapeutique. Cette situation désolante augmente, précisera-t-il, le risque de transmission de la maladie par la mère. La transmission materno-fœtale du virus du sida inquiète sérieusement les infectiologues en raison de l’apparition, chaque année, de nouveaux cas de sida pédiatrique. “Les mères porteuses du virus doivent être systématiquement dépistées durant les trois premiers mois après confirmation de la grossesse, et ce, pour pouvoir enclencher une thérapie sans le moindre risque d’effets secondaires. Puisque si le traitement est entamé après l’accouchement, des effets secondaires sont inévitables sur l’enfant. La prescription d’un traitement ponctué par une prise de trois molécules trois fois par jour, et ce, pendant trois mois ne sera pas sans conséquence sur la croissance de l’enfant”, alertera l’infectiologue d’El-Kettar, qui a ravi la vedette lors des travaux de cette deuxième journée du Congrès de la SIA. Chiffres à l’appui, le
Dr Aït Ali dira que des études ont démontré que 40% des cas de femmes séropositives risquent d’avoir des enfants contaminés par le VIH. “On sait que l’Algérie enregistre chaque année une moyenne de plus de 1 million de naissances. Le nombre de nourrissons infectés dépassera les
40 000 cas si l’on se réfère au taux de prévalence générale estimé à 0,1%”, lancera encore le spécialiste d’El-Kettar.
Sur sa lancée, le Dr Aït Ali exposera des estimations qui font craindre le pire aux spécialistes puisque pas moins de 40 à 50 enfants sont déclarés, chaque année, après examen, séropositif. “La maladie leur a été transmise par la mère.” Et d’ajouter : “Pas moins de 500 enfants suivent à présent un traitement spécifique antirétroviral, et ce, au niveau des centres ouverts à travers le territoire national.” “Rien que pour l’année dernière, l’hôpital El-Kettar, seul, a enregistré deux décès d’enfants séropositifs.” À en croire le directeur d’Onusida Algérie, Adel Zeddam, “de janvier à la fin septembre, 18 nouveaux cas d’enfants séropositifs ont été déclarés”.
Pour réduire le nombre d’enfants sidéens, les intervenants ont insisté, à l’unanimité, sur le développement des programmes de dépistage.
Hanafi H.