Sidi Bel-Abbès – Beaucoup d’écrivains lui ont consacré de longs et beaux textes L’écrit qui sauve la ville de l’oubli

Sidi Bel-Abbès – Beaucoup d’écrivains lui ont consacré de longs et beaux textes L’écrit qui sauve la ville de l’oubli

Jeanne Benguigui, éblouie par la magie de Sidi Bel-Abbès, lui a offert par sa plume des contes collectés dans le monde fascinant et racé du terroir culturel oral de cette contrée originellement rurale.

Parce qu’elle fut l’un des plus importants centres de colonisation, parce qu’elle fut l’une des plus grandes agglomérations européennes d’Algérie, parce qu’elle fut le « berceau de la Légion étrangère » dans l’imagerie coloniale, la ville de Sidi Bel-Abbès fut souvent évoquée dans les écrits de beaucoup d’hommes de lettres français ou francophones.

Selon le chercheur Hani Abdelkader de l’Université de Sidi Bel-Abbès, parmi ces écrivains, figure Jeanne Benguigui, qui s’est spécialisée dans les contes du terroir belabbésien. De l’avis de Hani, même si pour la quasi-totalité des hommes de lettres français, Sidi Bel-Abbès est une ville coloniale de création ex nihilo, le terroir belabbésien existe bel et bien dans une culture traditionnelle rurale dont il ne reste que quelques traces. Selon le conférencier, Jeanne Benguigui fut la seule à avoir essayé de sauver de l’oubli ce qui restait des contes du terroir belabbésien. Jeanne Benguigui a vécu à Sidi Bel-Abbès. Eblouie par l’image d’un père arabisant grisé de musique indigène, qu’elle voyait souvent improvisant devant un auditoire en haleine, et bercée par des histoires fantastiques que lui contait une grande tante espagnole chargée de l’endormir. Il n’en fallut pas plus pour éveiller chez cette enfant ultra sensible ses dons de conteuse. « Adulte, elle a préféré collecter les contes populaires du terroir belabbésien qui se sont conservés et nous sont parvenus de bouche à oreille, de génération en génération », a-t-il souligné ajoutant que ces contes ont subi, de ce fait, de profondes altérations, éclatant souvent en de nombreuses variantes. En écrivant ce livre, « Contes de Sidi-Bel-Abbès : comme un verger d’amandiers » paru en 1992 à Paris aux éditions L’Harmattan, Jeanne Benguigui a le mérite d’avoir fixé, par une grande partie de la tradition orale du terroir belabbésien, l’intégrant ainsi dans le domaine de la littérature. C’est qui a été fait par exemple pour « Les Contes de ma mère l’Oye » de Charles Perrault.

Ancienne ville fortifiée

Berceau d’éminentes personnalités

Des auteurs ont écrit sur sa beauté