Sidi-Saïd face à la poussée de la base

Sidi-Saïd face à la poussée de la base

Le projet portant suppression de la retraite anticipée va peser de tout son poids sur la réunion de l’état-major de l’UGTA qui se tiendra aujourd’hui à l’hôtel Le Méridien d’Oran.

Outre ce dossier brûlant de la retraite qui a suscité le mécontentement de la base syndicale de l’organisation, l’état major de l’UGTA, qui regroupe les membres de la commission exécutive, les secrétaires généraux des unions de wilaya et des fédérations, va débattre de la rentrée sociale et du cumul des mandats au sein de l’organisation.

Mais c’est surtout le projet de la retraite qui divise les structures de l’UGTA qui est le plus attendu par les cadres syndicaux lors de cette réunion, notamment les secrétaires généraux des fédérations qui subissent depuis plusieurs mois une forte pression de leurs adhérents leur demandant de ne pas cautionner la “suppression de la retraite anticipée”.

À cela s’ajoute la réaction des travailleurs de la zone industrielle de Rouiba et leurs représentants qui exigent carrément le “retrait du projet” tout en invitant la Centrale syndicale à élargir le débat et la concertation afin d’éviter toute précipitation qui risque de causer des dégâts non seulement aux acquis des travailleurs et aux entreprises économiques mais également à l’organisation ellemême.

Les syndicalistes, qui continuent de jouir de plus de crédibilité auprès de la base, sont sur la même longueur d’onde que les secrétaires généraux des fédérations qui, lors de la réunion tenue en juin à Alger, ont souhaité la révision graduelle de la retraite.

Pour rappel, lors de ce conclave, les SG des fédérations ont émis un avis favorable seulement pour la révision de la retraite proportionnelle tout en rejetant la décision de l’annulation de la retraite sans conditions d’âge. Abdelmadjid Sidi-Saïd, qui ne s’attendait guère à une réaction de la base syndicale, va-t-il revoir sa copie lors de cette réunion, d’autant plus que les syndicats autonomes qui continuent à faire pression sur le gouvernement sont décidés à ne pas reculer sur le dossier. “L’UGTA risque de laisser des plumes si elle reste en marge de ce dossier et de cette contestation, et si l’UGTA, qui a toujours défendu les valeurs de la république s’affaiblit, ce n’est pas bon pour le pays”, nous a affirmé un cadre syndical.

Un risque que certains cadres syndicaux ne veulent pas prendre dans le contexte actuel, d’où les divisions qui continuent à apparaître au sein même de la Centrale syndicale sur ce dossier qui, selon Amar Takjout, a été mal réfléchi. “On n’a pas voulu nous écouter, on n’a a pas eu une bonne vision, il n’y a pas eu de discernements, notamment pour ce qui concerne les départs précipités de milliers de cadres formés durant des années et dont on a besoin aujourd’hui, pour démarrer, les usines refaites à coup de milliards de dollars. Le constat est amer”, nous a-t-il expliqué il y a quelques jours.