Deux protocoles d’accord ont été signés lundi à Alger pour la création de deux entreprises, la première une joint-venture algéro-espagnole dans la fabrication des équipements pour les voies ferrées et la seconde une société mixte entre trois entreprises algériennes dans la logistique maritime.
La future société mixte algéro-espagnole, qui fabriquera en Algérie les appareils de voie et les appareils de dilatation pour les rails, est constituée de l’Entreprise publique spécialisée dans la réalisation des infrastructures ferroviaires, EPE/Infrafer et la société espagnole DF-Rail, fabricant international d’appareils de voie et d’appareils de dilatation.
Le protocole d’accord de création de cette société de droit algérien a été paraphé par le Pdg d’Infrafer Bouchema Slimane et le DG de DF-Rail Algérie, Abdesslam Mohamed en présence du ministre des Travaux publics et des transports, Boudjemâa Talaï, et l’ambassadeur d’Espagne en Algérie, Alejandro Polanco Matas.
Selon les explications des responsables présents, ces types d’appareils sont importés à 100%, et au moment où le réseau national existant compte environ 4.000 appareils de voie et d’appareils de dilatation, les projets ferroviaires en cours de lancement nécessitent, quant à eux, la fourniture de 2.000 appareils similaires à l’horizon de 2025, d’où la nécessité d’installer une usine localement pour substituer à l’importation de ces d’équipements.
Dotée d’un capital de un (1) milliard de dinars (51% pour la partie algérienne et 49% pour le partenaire espagnol), la société, première du genre en Afrique, vise dans un premier temps à satisfaire la demande locale, avec un taux d’intégration de 20% durant les deux premières années, et 100% après dix ans, avant de se lancer dans l’exportation vers les pays de l’Afrique du Nord puis vers d’autres pays africains.
M. Bouchama a expliqué à l’APS que l’objectif est de « substituer à l’importation de ce type d’appareils et acquérir la technologie de fabrication avec des taux d’intégration progressifs », soulignant que le projet est un investissement « très important » dans le domaine des équipements des voies ferrées.
Pour sa part, M. Mohamed a souligné que cet accord représente un « avantage énorme » pour l’Algérie car la fabrication d’appareils de voie est « un secret gardé par 4 ou 5 entreprises dans le monde, donc, l’Algérie en bénéficiera beaucoup, après avoir trouvé un partenaire qui va partager avec elle cette technologie à travers la formation et l’intégration nationale, permettant au pays d’être autonome et exportateur dans 10 ans ».
Le second protocole d’accord a été signé par le Pdg de l’Entreprise portuaire de Djendjen (Jijel) Abderrezak Sellami, le Pdg du groupe Logitrans, Boualem Kini, et le président du conseil d’administration du Groupe Gema, Khirat Mohamed.
Il vise la création d’une base logistique au niveau du port de Djendjen, permettant de le doter d’un circuit d’approvisionnement efficace, constituer et mobiliser rapidement les stocks des produits stratégiques, notamment les produits alimentaires et les médicaments, ainsi que la réduction des délais de livraison et de dédouanement des marchandises.
Cette nouvelle société entre les trois entreprises algériennes permettra la création de 250 emplois directs et 1.500 emplois indirects, a-t-on indiqué.
M. Sellami a estimé à cette occasion que la nouvelle société permettra de réunir les efforts des trois entreprises algériennes pour créer de la synergie entre trois acteurs majeurs du secteur, permettant le développement du savoir-faire et la gestion des flux de marchandises.
Le Pdg du groupe Logitrans a, pour sa part, expliqué que l’accord vise « l’optimisation et la massification des flux de la marchandise », soulignant que l’objectif final est la réduction des coûts de la logistique de 35% actuellement à 15% qui est la norme mondiale, permettant de baisser le prix final au profit du consommateur.