L’armée au pouvoir et les civils au Burkina Faso procéderont aujourd’hui à la signature de la charte de la transition, lors d’une cérémonie où sera connue l’identité du président civil de transition, qui devrait gérer le pays une année durant, jusqu’aux élections en novembre 2015, pour désigner le prochain chef de l’État.
La cérémonie de signature à laquelle seront présents, outre les autorités religieuses et traditionnelles, l’opposition et la société civile, ayant participé face à l’armée aux négociations, a cependant été repoussée d’une journée, pour des raisons “techniques”. Elle l’a été pour cause de travaux en cours à la Maison du peuple de Ouagadougou, où elle devait se tenir, ainsi que pour assurer la présence des responsables provinciaux.
Qu’à cela ne tienne, le processus de remise du pouvoir par les militaires à cette instance de transition, semble bien en marche, même si des tractations sont en cours, pour désigner l’identité du futur chef de la transition prévu dans la charte, sorte de Constitution de la période d’un an.
Armée et civils doivent donner les noms des personnalités qu’ils soutiennent. Un collège de 23 membres, dans lequel les civils sont majoritaires, doit ensuite désigner le nouveau président parmi ces différents candidats, ont expliqué des sources proches du dossier à l’AFP. Deux membres de l’opposition s’étaient montrés résolument optimistes vendredi, espérant la désignation du président de la transition “d’ici lundi”. L’Union africaine avait lancé un ultimatum le 3 novembre au Burkina Faso, qui devait valider sous quinzaine ses institutions de transition et se choisir un président intérimaire.
Le chef de la transition ne pourra être issu d’un parti politique. Il ne pourra pas non plus participer à l’élection présidentielle prévue d’ici novembre 2015. L’adoption consensuelle d’une Charte de la transition a été, toutefois, saluée par les Nations unies. le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a, pour autant, félicité vendredi le peuple du Burkina Faso pour l’adoption de cette charte qui fournira le cadre juridique pour une transition dirigée par des civils menant à des élections en novembre 2015.
M. Ban “attend avec impatience la signature de la Charte, la désignation et l’investiture d’un président civil de transition, et le début des travaux des organes de transition”, a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse. “Le secrétaire général félicite toutes les parties prenantes burkinabè pour leur engagement collectif et leur sens des responsabilités tout au long du processus de dialogue national. Il réitère son encouragement à toutes les parties de continuer à utiliser le dialogue tout au long de la période de transition”, a-t-il ajouté.
L’armée a pris le pouvoir le 31 octobre, après la démission du président Blaise Compaoré, et le lieutenant-colonel Isaac Zida assume, depuis, les fonctions de chef de l’Etat.