Signature prévue mardi de l’accord de paix au Darfour entre le gouvernement soudanais et le JEM

Signature prévue mardi de l’accord de paix au Darfour entre le gouvernement soudanais et le JEM

Le gouvernement soudanais et le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM, groupe rebelle) doivent signer mardi à Doha l’accord de paix au Darfour (ouest du Soudan), ouvrant la voie à la fin du conflit armé dans la région.

La signature du document se déroulera lors d’une cérémonie officielle qui se tiendra à Doha (Qatar) en présence des président soudanais, Omar Hassan Al-Bachir, tchadien Idriss Deby Itno et de l’Emir du Qatar le Cheikh Hamed Ben Khalifa.

Cet accord fait suite à un accord-cadre conclu samedi à N’Djmena prévoyant un cessez-le-feu entre le gouvernement et le mouvement rebelle pour mettre un terme au conflit déclenché dans cette région de l’ouest du Soudan dépuis 2003.

Le texte prévoit aussi un partage du pouvoir par la participation du JEM « à tous les niveaux du pouvoir exécutif, législatif. Le document stipule, par ailleurs, que le JEM doit se constituer « en parti politique dès la signature de l’accord final entre les deux parties ».

Quant au sort des rebelles, il est prévu, selon le texte, qu’ils soient intégrés dans les unités de l’armée et de la police, en plus d’une amnistie pour les membres civils et militaires du JEM. L’accord réserve également une grande place au développement du Darfour, de l’examen du partage des ressources et de l’amélioration de la situation des déplacés.

A l’occasion de la signature de l’accord de Doha, le chef de l’Etat soudanais se réunira avec les dirigeants qatari et tchadien pour évoquer les négociations de paix entre le gouvernement soudanais et les rebelles du JEM.

Al-Bachir a fait part de son « optimisme » quant à la fin de la crise darfourienne, en soulignant que l’accord avec les rebelles du JEM « est le premier pas pour la fin de la crise et de la guerre au Darfour ». Il a souhaité à cet effet « une paix totale » dans cette région avant la tenue des élections législatives, régionales, et présidentielle multipartites depuis 1986 au Soudan. Le scrutin doit avoir lieu du 11 au 13 avril.

Pour instaurer une paix globale au Darfour, Ghazi Salaheddine, un conseiller du président al-Bachir, a indiqué que le « Soudan souhaite inclure d’autres mouvements de la rébellion à ces pourparlers ». « Il ne s’agit pas d’une entente exclusive, elle n’exclut pas d’autres mouvements, spécialement ceux qui ont participé au processus de Doha », a souligné le responsable soudanais.

Les autres groupes armés aux Darfour, dont l’Armée de libération du Soudan d’Abdelwahid Nour (SLA-Abdelwahid), l’autre grand mouvement rebelle du Darfour, refuse de s’engager dans le processus de paix, alors que des petits mouvements armés ont participé à des pourparlers préliminaires mais n’ont pas signé d’accord-cadre avec le gouvernement comme l’a fait le JEM.

L’accord de N’Djamena entre le gouvernement soudanais et le JEM a été salué par la communauté internationame qui l’a qualifié d’un « pas important » vers le règlement définitif du conflit qui sévit depuis sept ans dans cette région.

La Mission conjointe ONU-UA (UNAMID) pour le maintien de la paix au Darfour a qualifié l’accord de « pas important » vers une paix globale dans cette province. Les Etats-Unis ont affirmé que cet acquis était « une avancée significative vers des négociations formelles », et qui encadrera les négociations de paix directes entre les rebelles et le gouvernement du Soudan. La France de son côté a appelé « tous les dirigeants rebelles du Darfour à prendre leur responsabilité et rejoindre le processus politique ».